Mauritanie :  Ould Ghazouani sur les traces du régime de  Ould Aziz

L’attribution cette semaine des marchés de gré à gré à des forces clientélistes proches du pouvoir avec la société BIS TP et l’arrestation d’un ancien conseiller à la justice dont la révélation sur l’étouffement par Ould Ghazouani de plusieurs affaires de corruption, suscite des commentaires sur les réseaux sociaux et les rédactions nationales, ne laissent pas indifférent les observateurs qui pointent une mal gouvernance proche du régime de Ould Aziz aujourd’hui sur les bancs des accusés.

Des scandales de corruption qui viennent s’ajouter à la discrimination au niveau des nominations dans la haute administration, des concours et examens dans l’armée, la gendarmerie, la police et la garde nationale. Une mal gouvernance de Ould Ghazouani proche du régime de Ould Abdel Aziz , révélatrice de la politique qui prévaut au sommet de l’Etat depuis 2019, comblée par des forces clientélistes qui agissent dans la proximité ou loin de la présidence.

En première ligne l’attribution des marchés de gré à gré qui est pointée du doigt malgré une volonté de transparence entre le public et le privé. En une année, l’armée s’est adjugé la première part des marchés publics par rapport à bien des secteurs pourtant prioritaires comme l’agriculture et l’élevage, la santé et l’éducation nationale.

Les hommes d’affaires repassent à l’offensive en s’infiltrant à nouveau dans le système. Et c’est la société BIS TP de Zein El Abidine qui fait parler d’elle en remportant un marché de plus d’un milliard d’ouguiya alors qu’elle est classée cinquième pour l’adduction en eau potable de la ville de Oualata à partir de la nappe phréatique du Dhar.

Une préférence considérée comme un parti pris à une société qui a moins d’expériences par rapport aux autres concurrents. C’est un passe-droit auquel les Mauritaniens étaient habitués sous le régime de Ould Aziz qui perdure sous le régime de Oud Ghazouani qui ne peut plus faire croire qu’il lutte contre la corruption surtout avec une propension après deux ans de gouvernance, d’étouffer des affaires de justice alors que son prédécesseur est en détention préventive accusé de gabegie et d’enrichissement illicite et de blanchiment d’argent.

Un ancien conseiller à la justice vient d’être arrêté à Nouakchott pour avoir révélé que le chef de l’exécutif a empiété sur la justice pour couvrir de hautes personnalités du régime dans des affaires de corruption. Un ancien général de l’armée avait été interpellé par l’État-major de la gendarmerie récemment pour avoir critiqué le chef de l’Etat sur sa page Facebook. Les bavures de l’armée sont classées sans suite comme en témoigne l’assassinat d’Abass Diallo au Sud du pays en mai 2020.

L’espoir de la restauration d’un Etat de droit s’amenuise au fur et à mesure de l’avancement du quinquennat. Les promesses d’une justice sociale, d’unité nationale et de cohésion sociale autrement dit la bonne gouvernance est un leurre.

 

 

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 22 octobre 2021)

 

 

 

 

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