Deutsche Welle – La création du PPA-CI et le discours que l’ancien président ivoirien a prononcé dimanche, à la clôture du congrès constitutif de son nouveau parti, montre un changement de cap dans la politique de l’ex-pensionnaire de la CPI. Changement de cap qu’explique Sylvain Nguessan, analyste politique ivoirien.
« Les médias et certains ont présenté Laurent Gbagbo Laurent Gbagbo comme un « ivoiritaire », un homme qui n’aime pas les étrangers même si on pourrait retrouver chez certains de ses lieutenants des éléments de discours allant dans ce sens. Donc, Laurent Gbagbo en adoptant cette nouvelle posture, entend se donner une nouvelle image, celle d’un homme qui n’a rien contre les étrangers, qui prône plutôt le rassemblement des peuples africains« , explique Sylvain Nguessan.
« Un simpe slogan »
« Il faut que les Etats africains s’unissent ! », insiste désormais donc Laurent Gbagbo. L’unité de l’Afrique, une préoccupation qui a guidé l’action des pères fondateurs du panafricanisme, au début du XXe siècle, dans les milieux intellectuels afro-américains et antillais.
Mais, ce panafricanisme tant rêvé, est devenu aujourd’hui un simple slogan pour séduire les masses, estime l’historien camerounais Raymond Eballe.
« C’est devenu un slogan soit pour s’attirer la sympathie de leur population soit celle d’une frange de la population africaine. Cela a été le cas avec Mouammar Kadhafi, avec Alpha Condé et Idriss Déby. Aujourd’hui, c’est un concept creux à travers lequel certains Africains rêvent »
Des actes et non des mots
Pour Raymond Eballe, seuls les actes comptent donc et la réalité dit-il, ne plaide pas en faveur des dirigeants africains.
« Nous sommes en ce moment dans la phase de construction de la zone de libre échange continental. Mais, il faut que cela commence dans les pays, que chaque ouvre ses frontières, que les hommes et les marchandises entrent et circulent librement. C’est par là que l’idéal panafricaniste commence. Mais, si pour aller simplement du Cameroun au Gabon, je dois prendre un visa, cela signifie qu’il y a encore du chemin à faire« , explique donc l’historien.
Georges Ibrahim Tounkara
Source : Deutsche Welle (Allemagne)
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