
A quelques jours du sommet de Montpellier le 9 octobre prochain, les observateurs pointent le curseur sur le sens et la portée de cette première dans les relations entre la France et les représentants des sociétés civiles africaines sans les chefs d’Etat africains.
Une rencontre inédite après plus de 60 ans d’indépendance des pays africains avec la société civile, considérée par les observateurs comme la première version de la Françafrique des peuples initiée par le président Emmanuel Macron à quelques mois des présidentielles. Sans doute pour créer une rupture avec la politique africaine de l’Elysée des gouvernants. Ce premier sommet de Montpellier interroge la fin de la démocratisation de l’Afrique occidentale avec les derniers coups de force au Tchad, au Mali et en Guinée.
Une crainte partagée par les sociétés civiles africaines qui sont aujourd’hui en première ligne pour la bonne gouvernance. La France est sans doute rattrapée par une décolonisation des esprits nécessaire pour entreprendre des relations de partenariat gagnant- gagnant avec l’Afrique qui passent forcément par les forces vives africaines dont une partie des cerveaux représentent la diaspora. Le choix de jeunes engagés et de jeunes en moyenne 35 ans, par le président français, laisse planer un duel d’oppositions et non des oppositions.
Un sommet de la société civile africaine en particulier issue des 5 Etats sahéliens confrontés aux attaques jihadistes. Une guerre depuis 2014 dont les conséquences humanitaires sont sans précédent avec plus d’un million de réfugiés dans ces États dont la majorité sont des jeunes et des femmes. Les questions d’actualité ne manqueront pas ainsi que d’autres questions taboues sur la femme, d’avenir sur le sport et l’environnement et surtout la bonne gouvernance qui semble être remise en cause avec l’émergence des putschs.
L’échec militaire de la France au Sahel et les nouveaux rebondissements avec la Russie aux portes du Mali ne seront en reste des sujets de discussion. La France dès maintenant met en garde les militaires contre les mercenaires russes qui pourraient débarquer dans le pays.
Ce nouveau logiciel de la Françafrique d’en bas met fin ainsi aux grand-messes entre la France et l’Afrique mais les observateurs s’interrogent sur la finalité de ce dialogue entre le sommet la France et la base la société civile qui n’ont pas les mêmes intérêts ni la même marge de manœuvre pour changer ce réseau occulte depuis 1960 mené à partir de l’Elysée pour maintenir la domination française sur les anciennes colonies d’Afrique, dénommé Françafrique. Un premier sommet test sans les chefs d’Etat africain mais c’est toujours la France qui fixe les règles.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 28 septembre 2021)
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