Guinée : le diktat de la CEDEAO en contradiction avec les délais de transition démocratique

Les observateurs reviennent cette fin de semaine sur le forcing du sommet extraordinaire des chefs d’Etat de la CEDEAO à Accra pour accélérer le processus de transition économique en Guinée. Le délai de six mois et les sanctions individuelles contre les putschistes guinéens, sont incompatibles avec les aspirations du peuple guinéen.

Face à cette pression des chefs d’Etat de la CEDEAO qu’il qualifie de syndicats , le nouvel homme fort de la Guinée apparaît comme un digne héritier de Sékou Touré. Le nouveau président guinéen oppose une résistance à la délégation africaine dépêchée à Conakry après le sommet extraordinaire d’Accra pour forcer les putschistes à libérer l’ancien président Alpha Condé.

Une mission de haut niveau composée du président en exercice de l’organisation régionale et le président ivoirien Alassane Ouattara dont le troisième mandat est une ironie de l’histoire des coups d’Etat constitutionnel passés toujours sous silence par les dirigeants ouest-africains.

Pour les observateurs, en exigeant un délai de six mois pour la transition démocratique, la CEDEAO surfe sur une autre planète contraire aux aspirations du peuple guinéen à la modernité économique et sociale. Le chef de la junte guinéenne est conscient des erreurs de ses prédécesseurs et n’entend pas être dicté ni par la CEDEAO ni par l’UA ni par la France dont il critiquait les officiers qui se prennent pour le colon qui sait tout en Afrique à l’époque où il était caporal de la légion française. Pour lui, seuls les Guinéens décideront de leur calendrier électoral.

Après les sanctions politiques les observateurs s’attendent à des sanctions économiques dont le grand perdant est le peuple guinéen et non les putschistes dans un contexte de covid-19 dont les conséquences économiques et sociales sur les populations poussent les guinéens à chercher une vie meilleure dans les états voisins et surtout à immigrer en Europe et particulièrement en France où les mineurs non accompagnés sont de plus en plus nombreux à faire face aux services d’aide sociale de l’enfance.

 

 

 

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

 

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 18 septembre  2021)

 

 

 

 

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