G5 Sahel : Alger ambitionne de changer la donne militaire au Mali

C’est le chef de la diplomatie algérienne et en même temps envoyé spécial de l’Algérie au Sahel qui annonce la couleur la semaine dernière à Bamako que son pays entend désormais peser sur la situation sécuritaire au Sahel.

L’Algérie qui n’a pas cessé de critiquer les forces étrangères au Mali en particulier la force française Barkhane s’est gardée discrètement à la retenue avant le désengagement militaire amorcé par l’Elysée il y a un mois. L’élection du président Tebboune est considérée par les observateurs comme un retour des généraux et du FLN au pouvoir après plus de 6 mois du mouvement Hirak. Une continuité du système qui fait revenir l’Algérie sur la scène internationale, régionale et sous-régionale.

Alger n’est pas indifférent au changement de Barkhane par les forces européennes Tabuka et la Minusma. Une nouvelle situation qui ouvre un boulevard diplomatique et militaire dans la sous-région. C’est le sens de la visite du chef de la diplomatie à Bamako le 12 août dernier pour la reprise de la recherche pétrolière au Mali. Et la visite de la semaine dernière considérée comme un autre pas dans la politique machiavélique de l’Algérie qui entend reprendre la main au Nord du Mali abandonné par la France.

L’objectif étant de contrôler le bassin géologique de Taoudénit qui recèle d’hydrocarbures dans un contexte où le pétrole algérien se vend de plus en plus mal. Les observateurs pointent une stratégie de pompier pyromane pour s’installer définitivement dans ce pays profondément divisé et fragilisé par le retour des militaires au pouvoir. Ainsi ce sont des militaires qui vont négocier avec des militaires.

Dans cette perspective, la relance des accords d’Alger se profile à l’horizon. Ce qui permettra aux nouvelles autorités algériennes de mener une politique intelligente au Sahel pour reprendre leur place de puissance militaire régionale.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste