Sylvie Lansier cette mauritanienne venue d’ailleurs

En 1996, après une vingtaine d’années dans une profession para-médicale en France, Sylvie Lansier songe à une reconversion dans une activité touristique.

« J’envisage d’abord le sud marocain. Puis le hasard d’un voyage en Mauritanie, m’a fait découvrir un pays où l’authenticité saharienne était encore bien ancrée. Mon choix s’est instantanément fait » raconte Sylvie Lansier.

Après plusieurs séjours, elle s’établit en 1997, d’abord à Nouakchott, puis dans l’Adrar en 2000, en créant une agence réceptive à Atar, et une auberge à Chinguitti.

« L’accueil et la compréhension qui m’ont été communiqués, ont estompé les doutes que je pouvais avoir sur mon éventuelle adaptation à la vie ici. Et la participation au développement d’un tourisme naissant était très motivante. Lorsque la certitude d’un avenir professionnel s’est confirmée, la question d’un retour en France ne se posait plus » affirme la sexagénaire, qui a commencé dans l’Adrar la promotion de la destination Mauritanie.

La mise en place de vols direct sur Atar et la fermeture de plusieurs destinations sahariennes dont principalement celle de l’Algérie, ont largement profité au développement du tourisme Adrarien.

« Cela a d’ailleurs peut-être été un peu trop vite. Pour que la formation et le professionnalisme puissent suivre, il aurait été préférable que cela se fasse plus progressivement » concède la propriétaire du lodge du Maure bleu.

En fait, la promotion est vraiment devenue nécessaire à partir de la fin 2007, lorsque l’image de la Mauritanie s’est brutalement écroulée du fait de son assimilation (largement provoquée par un battage médiatique injustifié) au terrorisme. « Il ne restait plus que quelques professionnels sur le terrain (les dilettantes ayant disparu aussi vite qu’ils étaient apparus) pour se battre, afin de maintenir et essayer de restaurer cette image et aussi la confiance. Nous n’avions que très peu de moyens pour communiquer et il faut admettre qu’internet et les réseaux sociaux nous ont en partie permis d’éviter de sombrer dans l’oubli complet » affirme Sylvie Lansier.

« Une bonne partie de l’Adrar (dont les villes anciennes de Ouadane et Chinguetti) étant passée en zone rouge j’ai alors tenté de créer une activité, sous forme de campement de charme, dans le Sud du pays. Le bas delta du Fleuve Sénégal était encore peu connu et l’existence du Parc National du Diawling (peu connu lui aussi) pouvait être une opportunité de développer une autre forme de tourisme plus axé sur la faune et l’écosystème exceptionnel de cette zone. La clientèle visée était celle des résidents à Nouakchott et des quelques rares touristes effectuant la liaison Maroc/Sénégal. Il aurait aussi été possible d’avoir de la clientèle venant du Sénégal, particulièrement de Saint Louis, mais la difficulté d’obtention du visa (il ne pouvait être délivré qu’à Dakar à l’époque- ndlr) ainsi que son coût trop élevé pour des séjours de week-end ont été un obstacle non négligeable » dit la professionnelle du tourisme.

Et pourtant, l’existence toute récente d’une réserve de biosphère transfrontalière (RBT) incluant les Parcs du Djoudj, de la Langue de Barbarie et du Diawling aurait pu être un vrai moteur de développement éco-touristique.

Après trois saisons d’activité insuffisante, le campement a été fermé.

 

Paix à cette belle âme.

 

 

 

 

Mamoudou Lamine Kane

Facebook – Le 27 août 2021

 

 

 

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