Revue de presse Afrique – À la Une : le Sahel à nouveau ensanglanté

« Pas de répit pour les pays de la bande sahélienne », c’est à lire chez Aujourd’hui au Faso.  « Pas de trêve pluviale » : « Alors que la saison des pluies est à son point culminant, lit-on, le Mali, Niger et le Burkina Faso sont constamment endeuillés. Soixante-douze heures après le Niger où plus d’une trentaine de paysans avaient été abattus de sang-froid alors qu’ils étaient en plein labour de leurs champs, déplore le quotidien, c’est au tour du Burkina Faso d’être la cible d’une embuscade meurtrière ».

 

 

 

Oui, le Burkina Faso est « meutri », une fois de plus, confirme Wakat Sera : « Au moins 80 morts mercredi, 60 civils, 15 soldats et 5 volontaires pour la défense de la patrie ! ». LeFaso.net précise que 64 des victimes civiles ont été inhumées hier à Arbinda. La 65ème victime, « la 7ème femme », explique le site internet, sera quant à elle inhumée à Dori.

 

Un cycle interminable dénoncé une fois encore par la presse burkinabè

 

« À quand la fin de ces tueries qui déciment des familles et des villages entiers, mettant les populations sur la route de l’exil forcé ? », s’interroge Wakat Séra. « Depuis cinq ans, estime son édito, les jours se suivent et se ressemblent pour les BurkinabèLes drapeaux à peine montés au sommet du mât redescendent presqu’aussitôt, mis en berne, pour pleurer de nouveaux morts, civils et/ou militaires, dans des attaques d’individus armés, généralement, jamais identifiés. Cette fois-ci, ce sont 72 heures de deuil. Et demain ? ». En tout cas pour l’heure, estime encore Wakat Séra, « tout porte à croire que la zone dite des 3 frontières demeurera pour toujours, ou pour longtemps encore, le sanctuaire des hommes armés qui y ont établi leur terrain de chasse ».

 

L’urgence d’une nouvelle stratégie commune

 

Les journaux estiment donc qu’il faut désormais une vraie stratégie.

Oui, car « dans cette guerre d’usure où les adversaires se rendent coups pour coups, analyse Le Pays, la bête venimeuse a jusque-là fait preuve d’une capacité extraordinaire de rebondissement chaque fois qu’on la croyait mortellement touchée au flanc, lit-on, face à des armées nationales qui sont aussi montées en puissance ». La preuve en est, pour Le Pays, que « dans les échanges de tirs de l’attaque d’avant-hier, une soixantaine de terroristes ont été « neutralisés », selon la formule désormais consacrée par les Forces de défense et de sécurité (FDS) burkinabè. Mais tout porte à croire qu’il y a encore d’énormes efforts à faire pour trouver la bonne formule, souligne le journal, puisque le mal persiste », observe-t-il. Et « quand on ajoute à cela le fait que la collaboration pleine et entière des populations, est loin d’être totalement acquise en raison de la pression des terroristes sur ces mêmes populations, il y a de quoi se convaincre que la lutte contre le terrorisme est moins une question d’hommes que de stratégie », estime Le Pays. Et en matière de stratégie justement, « le chef de l’État burkinabè joue gros », rappelle le quotidien. En prenant lui-même en main le ministère de la Défense, Roch Marc Christian Kaboré « s’expose à la critique de ses adversaires avec cette série macabre qui se poursuit ».

Un constat que partage d’ailleurs pleinement Wakat Séra. Pour lui aussi, « il urge pour les Maliens, les Nigériens et Burkinabè de s’unir et trouver la stratégie, la bonne, pour aller à l’assaut de l’ennemi commun ».

 

Le défi démographique égyptien

 

En Égypte, le gouvernement a déjà sa stratégie… pour lutter contre la surpopulation ! Le défi démographique égyptien est à lire dans Le Monde Afrique. « Le pays arabe le plus peuplé compte désormais plus de 102 millions d’habitants, contre environ 84 millions il y a dix ans. Plus de 60 % des Égyptiens ont moins de 30 ans. La question démographique est centrale », rapporte Le Monde : « de nombreux enjeux sociaux comme l’éducation, la santé ou l’accès au logement y sont liés ». Au point que « le contrôle des naissances est maintenant un thème récurrent des interventions du président Abdel Fattah al-Sissi », lit-on. Il encourage en effet les couples à ne pas avoir plus de deux enfants, dans le sillage d’une campagne de prévention baptisée « Deux c’est assez », lancée en 2018 auprès de familles bénéficiaires de programmes sociaux. Le président s’est même assuré du soutien des autorités religieuses pour soutenir le planning familial. Mais il reste encore du travail conclut Le Monde, notamment auprès des familles qui considèrent les enfants comme une sorte « d’assurance vieillesse ». « Une perception toujours difficile à contrer, souligne Le Mondevu le poids du travail informel et le manque de filets sociaux. »

Sébastien Duhamel

 

Source : RFI

 

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