Disparition de Gerd Müller : un géant du football s’est éteint

L’ancien attaquant allemand Gerd Müller, champion du monde en 1974 et d’Europe en 1972 s’est éteint ce dimanche à l’âge de 75 ans. Il fait partie à tout jamais des plus grands joueurs de l’histoire du football.

« Le football est un jeu qui se joue à onze contre onze, et à la fin, c’est l’Allemagne qui gagne. » Même si elle a été prononcée au début des années 1990 alors qu’il avait pris sa retraite, la fameuse phrase de l’attaquant anglais Gary Lineker doit beaucoup à Gerd Müller, décédé ce dimanche.

Quand Müller jouait au Bayern Munich ou en sélection dans les années 1970, l’Allemagne en effet gagnait à tous les coups. Parce que ces deux équipes avaient dans leur rang, un attaquant exceptionnel, un buteur phénoménal, un des plus grands joueurs de l’histoire du foot.

L’ancien attaquant du Bayern Munich et de la Mannschaft, grande star du football des années 1970, est décédé ce dimanche à l’âge de 75 ans. Il souffrait depuis longtemps de la maladie d’Alzheimer et était atteint de démence sénile dans les derniers jours de sa vie : « Il passe doucement vers l’au-delà, en dormant. Il est presque 24 heures sur 24 au lit, il n’a plus que de rares moments d’éveil », avait confié son épouse dans un émouvant témoignage début novembre 2020 à la veille de son 75e anniversaire.

Le meilleur buteur de la Coupe du monde jusqu’en 2006

Gerd Müller : voilà un nom qui ne dit sans doute pas grand-chose à ceux qui ont aujourd’hui moins de 40 ans. Pour les enfants nés dans les années 1960, il était pourtant le visage barbu de la vignette qu’il fallait avoir dans son album Panini, celui de la Coupe du monde 1974 marquée par trois légendes : Johan Cruyff, Franz Beckenbauer et Gerd Müller. Petit (1m73) par la taille qui lui permettait d’avoir un centre de gravité bas, Müller était un géant. D’abord grâce à son palmarès.

Avec lui, l’Allemagne – on disait à l’époque la RFA, la République Fédérale d’Allemagne ou encore l’Allemagne de l’Ouest – a tout gagné : le Championnat d’Europe en 1972 et la Coupe du monde deux ans plus tard à Munich, chez elle. Le 7 juillet de cette année-là, il avait marqué le but victorieux de la finale remportée 2-1 face aux Pays-Bas. En phase de groupe, il fut auparavant un acteur majeur d’un match bouillant et historique remporté par la RDA, feu Allemagne de l’Est, 1-0.

En 1970 derrière le Brésil de Pelé, Müller et les Allemands avaient aussi pris la troisième place du Mondial. Au Mexique, Muller avait marqué 10 buts, oui dix, à seulement 24 ans ! Jusqu’en 2006, il était resté le recordman du nombre de buts marqués en phases finales d’un Mondial : 14, juste devant Just Fontaine (13 buts en 1958). À ce jour, seuls Cristiano Ronaldo (15) et l’Allemand Miroslav Klose (16) un autre joueur du Bayern, ont fait mieux que lui.

Bourreau des Verts en 1976

Avec le Bayern Munich justement, l’attaquant barbu a aussi tout remporté : trois Coupes d’Europe des clubs champions, l’ancêtre de la Ligue des champions. Müller a triomphé en 1974, 1975 au Parc des Princes et un an plus tard face aux Verts de Saint-Etienne à Glasgow avec les fameux poteaux carrés. Il s’est aussi offert quatre titres de champion d’Allemagne, quelques coupes nationales et une Coupe d’Europe des vainqueurs de Coupes, la Ligue Europa de l’époque, en 1967 : « À mes yeux, Gerd Müller est le joueur le plus important de l’histoire du Bayern Munich. Je suis certain que les gens parleront encore de lui dans 100 ans », dit tristement son ami et ancien compère Franz Beckenbauer.

Ballon d’or en 1970, Müller c’est aussi un nombre phénoménal de records personnels. Dans sa carrière, étalée de 1963 à 1981, le « Bombardier » a inscrit la bagatelle de… 365 buts en 427 matchs officiels de Bundesliga, tous avec le Bayern. Avec la Mannschaft, il a marqué 68 fois en… 62 sélections. De 1969 à 1972, il marque 47 buts en 34 matchs internationaux, un record qui ne sera sans doute jamais battu. « Celui qui entre dans la légende de son vivant n’a plus rien à prouver. Les 68 buts inscrits en 62 matchs internationaux constituent un record pour l’éternité », souffle un autre grand attaquant allemand, l’ancien Marseillais Rudi Völler.

« Il était irrésistible »

Après quelques matchs aux États-Unis pour finir sa carrière, Gerd Müller s’est reconverti entraîneur, sans jamais connaître la même réussite. Revenu au Bayern, il s’est contenté de postes avec les équipes de jeunes ou les réserves du club munichois. Tombé en dépression et dans l’alcool, Gerd Müller n’a pas retrouvé son prestige d’antan, celui qui a fait de lui un des plus grands footballeurs de l’histoire.

Oublié de ce côté-ci du Rhin qui retient surtout qu’il fut un bourreau de Saint-Etienne un soir de printemps écossais en 1976, Gerd Müller est célébré comme un Roi dans son pays. Le titre d’Empereur (« Kaiser ») est déjà pris par son ami Franz Beckenbauer, inconsolable : « C’est grâce à ses buts que le Bayern Munich a accédé au niveau international où il évolue encore. Parmi les joueurs d’exception, Gerd est pour moi le plus grand de tous. Il était irrésistible ! Tout ce qu’il a réalisé, le Bayern le doit à Gerd Müller », dit le capitaine des champions du monde 1974 qui pense que sans Müller, le Bayern n’aurait pas été champion d’Europe encore en 2020. Un nouveau titre dont Müller, malade, n’avait semble-t-il pas eu connaissance.

Source : Le Parisien

 

 

 

 

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source www.kassataya.com

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page