Travail des enfants : Non ! même pendant les vacances

De nombreux enfants son obligés de travailler pendant les vacances scolaires pour aider leur famille. Des Camerounais dénoncent cette situation.

C’est la période des vacances scolaires au Cameroun, comme dans la plupart des pays africains. Mais pour de nombreux enfants obligés de travailler pour aider leur famille, il n’y a pas de vacances.

Dans la ville de Yaoundé, la capitale, les rues sont ainsi envahies par des jeunes vendeurs ambulants. Ces enfants, dont l’âge varie entre sept et quatorze ans, se trouvent souvent aux grands carrefours et dans les marchés, parfois même tard la nuit.

Kévin et Léa ont respectivement huit et dix ans, élèves au cours élémentaire II et cours moyen I. « Je vends de l’eau pour aider mes parents à payer mes cahiers à la rentrée« , dit Kévin. « Moi, je vends les arachides pour payer mes fournitures scolaires« , ajoute pour sa part Léa.

Comme eux, d’autres jeunes élèves ont pris d’assaut les quartiers populeux de Yaoundé pour vendre leurs marchandises. Leur ambition : aider leurs parents à préparer la rentrée scolaire prochaine.

Le Ghana est aussi touché par le fléau. Des enfants sur le Lac Volta au GhanaLe Ghana est aussi touché par le fléau. Des enfants sur le Lac Volta au Ghana

 

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De nombreux dangers dans la rue

 

Chantal Zanga, une directrice d’école semble gênée par ces activités.

« Je suis contre le commerce ambulant que ces enfants exercent parce que l’enfant n’a pas demandé à naître. L’enfant a droit à la protection. Quand nous les envoyons dans la rue, qui les protège ? « , interroge la directrice.

En effet, ces commerçants ambulants de circonstance, bravent les dangers du trafic et les intempéries au quotidien. Mais, les autorités semblent ignorer le problème.

Juliette Lemana a douze ans, elle vend des safous avec des plantains grillés.

« Maman m’a envoyée vendre. Je vends au marché, parfois dans les rues, les voitures passent. Dernièrement, une moto a renversé ma camarade. Parfois, on rentre la nuit et on n’arrive pas à retrouver le chemin« , déclare la jeune fille.

Fillettes dans une mine d'or du NigerFillettes dans une mine d’or du Niger

 

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La loi est pourtant claire

 

Selon Pauline Biyong, présidente de la ligue pour l’éducation de la femme et l’enfant (LEFE), il s’agit bien de cas de travail des enfants, que la législation camerounaise interdit.

« Le Cameroun a ratifié beaucoup de textes pour la protection de l’enfance. Ce phénomène devrait être marginal mais malheureusement, nous observons dans nos villes que les enfants sont utilisés par les parents pour servir de main-d’œuvre. Ce qui n’est pas normal« , explique Pauline Biyong.

Au centre de promotion de la femme et de la famille à Nkoldongo, un vaste programme dénommé « vacances utiles » a été lancé dans le but d’occuper les enfants pendant les trois mois de vacances.

S'ils ne sont pas dans les rues, les enfants se retrouvent dans les mines S’ils ne sont pas dans les rues, les enfants se retrouvent dans les mines

 

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Complicité des parents

 

Mais, selon les responsables qui ont par ailleurs refusé de parler à la DW, ce programme n’a pas connu une forte adhésion et ce, malgré les nombreuses campagnes de sensibilisation. Les parents semblant préférer pour leurs enfants, des activités génératrices de revenus.

C’est le cas de Gisèle qui braise les safous au marché d’Ekounou. « Il faut que les enfants apprennent à chercher aussi l’argent, ce n’est pas mauvais. Pendant les vacances, ils n’ont rien à faire et c’est normal qu’ils nous aident à préparer la rentrée scolaire au moins en achetant les cahiers. Le Cameroun est dur« , dit Gisèle

Le travail des enfants est très visible pendant les vacances scolaires mais le phénomène s’étend aussi parfois au-delà de cette période.

Elisabeth Asen

Source : Deutsche Welle (Allemagne)

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