Mauritanie : 43ème anniversaire du premier coup d’État militaire

Le 10 juillet 1978, la Mauritanie bascule dans la dictature militaire. Le premier président civil depuis l’indépendance en 1960 est renversé par le lieutenant-colonel Ould Saleck. Ould Daddah est emprisonné avant de s’exiler en 79 en France pour revenir en 2001.

Et depuis ce premier coup d’Etat militaire, le pays est gouverné par les militaires excepté la parenthèse civile du premier président élu démocratiquement en 2007 Sidi Ould Cheikh Abdallahi avant d’être à son tour renversé par le général Ould Aziz. C’est un 42ème anniversaire qui interroge la gouvernance militaire et tous les locataires du palais de Nouakchott qui se sont succédé depuis 78 jusqu’à Ould Cheikh Ghazouani.

Parmi les présidents les plus décriés et les plus sanguinaires figure en bonne place Ould Taya qui a dirigé d’une main de fer la Mauritanie de 1984 à 2005 en initiant un génocide des négro-africains de la vallée. Plus de 60 000 mauritaniens sont ainsi déportés en 89 au Sénégal et au Mali.

Deux années plus tard 28 soldats négro-africains sont assassinés à Inal. Toutes ces exactions contre la communauté négro-mauritanienne s’inscrivent dans le cadre d’une épuration ethnique dont l’objectif principal vise à dénégrifier la Mauritanie. Une politique négationniste dictée par des extrémistes mauritaniens d’obédience nasséro-baathiste et poursuivie notamment par Ould Aziz en 2008.

Le 10 juillet 1978 marque un tournant dans l’histoire politique du pays. Une alternance militaire et les tentatives de démocratisation interrompues par les putschistes qui interrogent les observateurs, chercheurs et politologues. 42 ans après le premier coup d’État militaire, la Mauritanie est toujours gouvernée par des militaires sous vernis démocratique. L’histoire retiendra que le 10 juillet 1978 est une rupture de l’ordre constitutionnel.

 

 

 

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

 

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 11 juillet  2021)

 

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