Abandon du Mali avec la fermeture des bases militaires et recentrage de Barkhane au Niger. C’est l’un des enseignements majeurs du sommet du G5 Sahel en visioconférence cette semaine.
Ce n’est certes pas un hasard si le président nigérien Mohamed Bazoum était le seul chef d’Etat du G5 Sahel à côté du président français pour un sommet convoqué par Paris en visioconférence pour s’expliquer sur le désengagement de ses forces Barkhane au Sahel. Une rencontre qui intervient après la reprise de la coopération militaire avec les forces maliennes après un mois de suspension. Emmanuel Macron s’est montré encore une fois le patron du G5 Sahel et le garant de la sécurité au Sahel en déclinant la nouvelle stratégie militaire face à l’évolution de la situation avec une menace plus importante des groupes terroristes affiliés à l’Etat islamique et à Al Qaïda. Paris reconfigure sa force de frappe Barkhane en commençant par fermer ses trois bases militaires Mali.
C’est un aveu d’échec de sa présence au Mali et en même temps une confirmation de sa défiance à la junte malienne. L’Elysée n’a pas digéré le deuxième coup d’Etat du colonel Goïta appelé à respecter la transition démocratique. C’est un abandon de la France au Mali et une concentration des forces vers le Sud.
Le Niger devient un autre puzzle important dans le nouveau dispositif de Barkhane dont les forces sont revues en nette baisse. C’est l’un des enseignements majeurs du sommet du G5 Sahel qui compte désormais sur « Takuba » la force européenne sur le terrain avec la MINUSMA pour combler le vide au Mali et se concentrer dans la zone des trois frontières pour arrêter la progression des jihadistes vers le golfe de Guinée.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
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