Guerre – Sommet du G5 Sahel : l’heure de l’explication a sonné entre Macron et ses alliés

Ce vendredi 9 juillet, Emmanuel Macron participera au sommet du G5 Sahel, qui rassemble les pays qui luttent contre le terrorisme dans la région. Cette réunion sera l’occasion pour le président français de clarifier ses intentions, alors qu’il a annoncé que la France entamait son désengagement de cette guerre, explique ce journal burkinabé.

En visioconférence depuis Paris, Emmanuel Macron va administrer un cours magistral aux dirigeants du G5 Sahel. Ou plutôt, il s’agira pour le chef de l’État français d’expliciter davantage le fond de sa décision d’il y a un mois : le retrait à dose homéopathique des troupes françaises du Sahel.

La réunion de ce vendredi 9 juillet devrait être le rendez-vous de mise au point sur les i. Un remake de Pau [sommet du G5 Sahel qui s’est tenu début 2020, suite à la mort de soldats français], où les premiers responsables du G5 Sahel devaient répondre à la question de savoir s’ils veulent oui ou non que la France reste au Sahel. La présente réunion va détailler le départ progressif de l’opération Barkhane, dont le nombre de soldats devrait être réduit de moitié d’ici à 2023.

Mais ce sommet se tient aussi après que Macron a mis un peu d’eau dans son vin : la reprise de la coopération militaire avec le pouvoir putschiste malien [a été annoncée il y a quelques jours]. Car si le changement du format de Barkhane est le plat de résistance du sommet de demain, des sujets connexes devront être débattus. Que doivent faire les armées nationales pour sauvegarder ce qui n’est pas sous giron djihadiste, et comment récupérer les sanctuaires djihadistes sans Barkhane ? Comment va fonctionner la jonction [entre la task force européenne] Takuba et [les] forces des pays du Sahel [après le retrait français, cette force européenne doit en théorie monter en puissance pour appuyer les armées nationales] ?

 

Négocier ou pas

 

La délicate question des négociations avec les terroristes devra, ce coup-ci, être abordée. Elle n’est plus un sujet tabou. Si officiellement, par exemple au Burkina, il n’est pas question de prendre langue avec ceux qui massacrent à foison, au Mali, il y a bien eu négociations sous l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta, lesquelles pourraient se poursuivre sous Assimi Goïta, ce qui horripile la France.

C’est donc un sommet G5 Sahel au cours duquel la France doit donner le déroulé de son désengagement de la prise en charge sécuritaire du Sahel, et où les pays devront arrêter un plan commun pour continuer la lutte. Mais, en réalité, la France restera dans les encablures des dunes de sable du Sahel. Pour sa sécurité, a-t-elle le choix ? Le Sahel n’est-il pas la porte d’entrée sud de l’Europe ?

Lire l’article original
Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source www.kassataya.com

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page