G5 Sahel : risques et espoirs d’un prochain sommet avec la France par visioconférence

Les 5 chefs d’Etat du G5 Sahel( Mali, Burkina Faso , Niger, Mauritanie et Tchad) se retrouveront vendredi prochain par visioconférence avec le chef d’Etat français Emmanuel Macron et exceptionnellement à ses côtés le président nigérien Mohamed Bazoum au lendemain de la reprise de la coopération militaire française avec les forces maliennes.

C’est un sommet décisif pour l’avenir de Barkhane et la force conjointe dans un contexte d’aggravation de la situation dans la zone des 3 frontières ( Mali, Burkina Faso et Niger) et de la covid-19 avec le variant Delta qui fait planer une troisième vague plus meurtrière que les précédentes au Sahel. Après un mois de suspension de la coopération militaire française avec les forces maliennes, les observateurs s’attendent à une sortie de crise qui dépendra de la France appelée à lever les malentendus et à convaincre ses partenaires africains sur le retrait de la force Barkhane au moment où les attaques et les morts ne se comptent plus surtout dans la zone des trois frontières.

En recevant le président en exercice du G5 Sahel, le président militaire de la transition tchadienne, Mahamat Idriss Déby, le président français entend protéger son pré-carré africain malgré les coups d’Etat au Tchad et au Mali. Après les massacres de civils d’Inates au Niger et ceux de Solhan au Burkina Faso, le G5 Sahel est confronté à une grave crise humanitaire avec plus d’un million de réfugiés fuyant la guerre.

C’est une double peine pour les africains qui interroge la France et ses alliés européens pour repenser à une nouvelle coalition contre les groupes terroristes affiliés maintenant à Daesh et à Al Qaïda mais aussi les 5 pays sahéliens qui ne devront pas franchir la ligne rouge c’est-à-dire la négociation avec les islamistes et également instaurer un Etat de droit. Dans cette perspective, le général Mahamat Idriss Déby et le colonel Goïta devront respecter leurs engagements pour la transition démocratique.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste