
La deuxième arrestation de l’ex-président Ould Abdel Aziz continue de susciter des polémiques sur les réseaux sociaux et les rédactions nationales et un intérêt particulier des médias français qui s’interrogent sur la légalité de cet emprisonnement.
Les mauritaniens sont surpris cette semaine d’apprendre que leur ancien président est maintenant derrière les barreaux avant son procès. La main du juge d’instruction du pôle des magistrats n’a pas tremblé pour le mandat de dépôt qui permet d’envoyer le rebelle en prison parce qu’il a tout simplement enfreint à la loi en mettant fin à l’émargement sur le registre de la main courante.
Une lourde décision qui fait de l’ex-président un prisonnier le plus célèbre depuis quelques jours et certainement le plus commenté par la presse publique française notamment les deux voix de la France en Afrique, Radio France Internationale et France 24.
Ajouter à cela l’hebdomadaire Jeune Afrique qui a consacré une série d’articles sur l’ex-président Ould Aziz dont les confidences ont défrayé la chronique et surtout mal accueillies par le régime de Ould Ghazouani..L’ancien chef d’Etat est rattrapé par l’histoire en empruntant le même couloir du président Sidi Ould Cheikh Abdallahi en 2008 et il gardera à vie cette terrible image surtout parce qu’il risque de payer pour des crimes économiques et financiers commis durant ses deux mandats présidentiels.
Ce prisonnier de luxe bien entendu intéresse la France en particulier RFI et France 24 qui s’interrogent sur la compétence de la justice mauritanienne de sanctionner l’ancien président. Ould Aziz est depuis juin 2019 un citoyen comme tous les mauritaniens justiciables et par conséquent il doit répondre à tous les actes qui lui sont reprochés et se soumettre aux règles de la procédure pénale. Ce qui n’est pas le cas depuis son placement sous contrôle judiciaire.
En se réfugiant derrière leur talisman l’article 93 pour l’immunité présidentielle, Ould Aziz et ses avocats ont sous- estimé et provoqué la justice. Mais derrière les barreaux, les observateurs craignent que le nouveau détenu instrumentalise cette mesure au plan international pour retarder un procès dont les mauritaniens ne voient pas encore le bout du tunnel avec un grand risque de voir s’envoler la restitution des biens volés à l’Etat.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
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