Les dignitaires religieux mauritaniens sont descendus dans la rue cette semaine à Nouakchott pour réclamer l’application de la loi islamique ou Charia pour lutter contre la recrudescence de la criminalité en Mauritanie. Une marche des islamistes qui en dit long de la demande de retour de l’application de peines légales dans une république islamique.
La marche dispersée par les forces de l’ordre est avant tout un désaveu politique aux islamistes qui veulent mettre la pression contre le gouvernement. En première ligne de cette manifestation à Nouakchott, l’érudit mauritanien Ould Deddew rentré au pays avec l’élection de Ould Ghazouani.
Depuis son retour,l’influent savant est dans toutes les manifestations qui appellent à l’esprit de la foi islamique. Et cette fois- ci, la gravité de la situation sécuritaire est une motivation supplémentaire pour demander la peine capitale pour les criminels.
En demandant l’application de la charia,les oulémas se trompent d’époque et de bataille contre la criminalité et le banditisme dans un pays secoué par des agressions, meurtres, viols et vols armés ces deux dernières semaines. Tous des criminels mais difficiles à mettre sous les verrous faute d’une justice et d’un plan contre l’insécurité à la hauteur de la gravité de la situation.
Pour une jeunesse délinquante, le gouvernement est appelé à traiter les causes et non les conséquences. A savoir, la pauvreté, l’ignorance, la discrimination raciale, le chômage, le mal logement.
En un mot l’inégale répartition des richesses du pays et les crimes économiques et financiers impunis jusqu’ici. Une manifestation seulement pour tuer est un recul de plusieurs siècles.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
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