Les jeunes se mettent à la mode éco-responsable au Niger

La styliste nigérienne Biba Amadou Kountché se lance dans la promotion de la mode éco-responsable à travers des sacs et des bijoux faits à partir de matériaux recyclés.

C’est par hasard que Biba Amadou Kountché est devenue créatrice de mode après ses études en pharmacie. Mais depuis l’ouverture de son atelier à Niamey, la propriétaire de la marque « MABIBA » ne cesse d’attirer la curiosité du public nigérien.

Aujourd’hui, Biba Amadou Kountché confectionne des habits en plastique afin de sensibiliser les populations sur la préservation de l’environnement dans un pays où les températures atteignent parfois les 45 degrés.

« Vous savez très bien qu’on ne peut pas s’habiller en plastique, c’est un concept de sensibilisation, nos rues sont pleines de sachets partout où on passe et comme MABIBA est une mode éco-responsable, je me suis dit qu’il serait peut-être intéressant et important surtout de faire passer un message de sensibilisation à travers aussi l’art et la mode. »

Biba Amadou Kountché dans son atelier à Niamey au Niger Biba Amadou Kountché dans son atelier à Niamey au Niger

 

La jeune styliste se sert ainsi de sa marque « MABIBA » pour impulser une sorte de familiarité avec le public et sa marque de vêtements.

« Au sein de MABIBA, nous n’avons pas que les vêtements, la mode est large, c’est aussi les accessoires, c’est aussi la beauté et ses produits, pour le moment, nous, on est sur les vêtements, les accessoires précisément la maroquinerie et la bijouterie. »

 

Innovation

 

C’est cet esprit de créativité original qui impressionne des promoteurs culturels qui n’ont pas hésité à accompagner la jeune styliste nigérienne dans la promotion de ses créations.

Kazelama Waziri a adhéré au concept de « MABIBA » parce qu’elle « fait beaucoup de recyclage alors quand on parle de recyclage par exemple vous avez des sacs qui sont faits à base corne, corne de vaches et cornes de mouton, elle utilise tout ce qui est cuir et peau donc c’est vraiment des artisans du Niger qu’elle fait travailler. Et comme l’artisanat fait partie de notre patrimoine culturel, grâce à elle, on arrive à sauver beaucoup d’emploi parce que beaucoup de jeunes artisans risquent d’arrêter si on ne vend pas les produits de l’artisanat », explique Kazelama Waziri.

 

Avec une première boutique ouverte en février 2018 à Paris, les activités de conception, de confection et de finition ont désormais leur quartier général à Niamey avec l’idée de lancement d’une nouvelle boutique, nous dit Biba Amadou Kountché.

« Le choix même d’ouvrir nos ateliers ici au Niger justement c’est pour créer de l’emploi, c’est pour aussi contribuer à l’économie locale même si ce n’est pas grand-chose pour le moment parce que je souligne que moi, j’ai commencé en 2018 alors en ce moment, on travaille avec cinq personnes. »

Tahirou Takobé est l’un des collaborateurs de Biba Amadou Kountché, il est très ravi de participer à ce projet pour se professionnaliser davantage dans le métier de la mode et du stylisme.

« J’aime beaucoup ce qu’elle fait: J’ai tout de suite été attiré par son idée. J’ai vu que je peux encore évoluer dans mon travail techniquement, on se comprend vraiment et c’est ça qui me plait. »

Biba Amadou nourrit aussi de grandes ambitions dans la promotion de la mode éco-responsable.

Elle compte organiser la première édition de la journée internationale de la mode éthique « JIME » avec comme thème central : Mode et Environnement. Un jumelage de la mode et l’écologie.

« Le but, c’est vraiment de faire adhérer les créateurs qui œuvrent dans une démarche éco-responsable, on va avoir trois volets pour cet évènement donc il y’aura des conférences, des expositions, on aura également le show défilé du soir.

« MABIBA » est une révolution dans le secteur de la mode au Niger. La marque associe l’économie verte, le recyclage, la confection de vêtements, de sacs et de bijoux par la sensibilisation des populations sur la protection de l’environnement et la bonne gestion des déchets plastiques.

Issa Marou Madougou

Source : Deutsche Welle (Allemagne)

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