Un haut-responsable des Emirats visé par une plainte en France

L’ONG Gulf Centre for Human rights (GCHR) a porté plainte en France contre un responsable sécuritaire des Emirats arabes unis et délégué au comité exécutif d’Interpol pour « actes de tortures » envers l’opposant Ahmed Mansoor, a appris vendredi l’AFP auprès de son avocat.

Cette plainte pour « tortures et actes de barbarie » contre le major général émirati Ahmed Nasser Al-Raisi été déposée lundi au tribunal judiciaire de Paris.

Selon cette dernière, consultée par l’AFP, M. Mansoor est détenu à Abou Dhabi « dans des conditions moyenâgeuses constitutives d’actes de tortures ».

Militant des droits humains, il a été arrêté en 2017 et condamné à dix ans de prison l’année suivante pour avoir, selon les autorités, critiqué le pouvoir émirati et terni l’image de son pays sur les réseaux sociaux.

Depuis le 20 mars 2017, il est « maintenu à l’isolement » dans la prison d’Al-Sadr, soit « bien au-delà du seuil de 15 jours fixé par les normes internationales », dans une cellule de 4m2, « sans matelas ni protection contre le froid », ni « accès à un médecin, à l’hygiène, à l’eau et aux installations sanitaires ».

Pour l’ONG plaignante, « le rôle » du major général Ahmed Nasser Al-Raisi, inspecteur général du ministère de l’Intérieur des Emirats chargé du contrôle des forces de sécurité depuis 2015, « dans les actes de tortures subis par Ahmed Mansoor est établi ». Outre ses fonctions dans son pays, M. Al-Raisi est actuellement délégué au comité exécutif d’Interpol, basé à Lyon. Selon l’ONG et certains médias, il serait candidat pour le poste de président de l’agence internationale, qui sera à pourvoir en novembre prochain.

Contacté par l’AFP, un porte-parole d’Interpol n’a pas été en mesure de confirmer cette information, indiquant seulement que les candidatures à la présidence « ne sont officiellement présentées et acceptées qu’à partir de l’ouverture de l’Assemblée générale », prévue du 23 au 25 novembre.

M. Mansoor « est détenu dans des conditions inhumaines depuis 2017, soit plus de quatre années », a déclaré à l’AFP Me William Bourdon, avocat de GCHR. « Ce qui ne peut être qualifié que d’actes de torture doit aujourd’hui être fermement dénoncé et condamné par la justice ».

La « venue prochaine » de M. Al-Raisi « sur le territoire national dans le cadre de sa campagne pour accéder à la présidence de l’agence établie à Lyon est de nature à rendre possible des poursuites en France en application du principe de compétence universelle », a-t-il affirmé.

Contactée par l’AFP, l’ambassade des Emirats à Paris a indiqué qu’aucun de ses représentants n’était habilité à parler à la presse.

AFP

Source : L’Orient Le Jour (Liban)

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