Mauritanie : Ould Merzoug persiste et signe une autosatisfaction de la politique sécuritaire, pointée par les observateurs

En déclarant que la situation sécuritaire en Mauritanie est sous contrôle, le ministre de l’intérieur Ould Merzoug semble minimiser la gravité actuelle de la criminalité et du banditisme, au lendemain du meurtre d’un professeur d’université et d’une agression à l’arme blanche d’un inspecteur de l’enseignement secondaire, la semaine dernière à Nouakchott.

 Dans la crise sécuritaire actuelle, inédite par son ampleur et ses effets sur les citoyens, la propension du ministre mauritanien de l’intérieur à s’autocongratuler par des chiffres, apparaît en évidence dans sa conférence de presse hebdomadaire. En défendant bec et ongle son département dans le domaine de la criminalité qui a sensiblement diminué ces deux dernières années, Ould Merzoug minimise la gravité actuelle de la situation.

C’est l’autosatisfaction gouvernementale qui est pointée du doigt face à une recrudescence de la criminalité visible à Nouakchott et à Nouadhibou en particulier. Les autres régions ne sont pas épargnées. La covid-19 a exacerbé le nombre de crimes et d’agressions à l’arme blanche en nette augmentation surtout dans les quartiers populaires où un professeur d’université a été agressé mortellement à l’arme blanche.

Cette réalité balaie d’un revers de main l’optimisme du ministre de l’intérieur. En tant que membre du conseil supérieur de défense et de sécurité, son message de contrôle de la situation ne va pas dans le sens d’attaquer la criminalité à sa racine c’est-à-dire la faiblesse de l’Etat face au trafic international des stupéfiants, tolérance zéro des criminels, l’instauration de l’école républicaine, l’emploi des jeunes et la prise en charges des jeunes drogués, éducation et sensibilisation des citoyens aux conséquences de la drogue. La liste est longue. Il s’agira surtout de faire de la sécurité une cause nationale.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste