Covid-19 – L’OMS approuve le vaccin chinois CoronaVac

L’Organisation mondiale de la santé a annoncé mardi 1er juin avoir donné son homologation d’urgence au vaccin contre le Covid-19 développé par le laboratoire chinois Sinovac Biotech. Une décision qui ouvre la voie à l’utilisation dans les pays pauvres d’un deuxième vaccin développé en Chine, après celui de Sinopharm en mai.

 

Après Pfizer/BioNTech, AstraZeneca, Johnson & Johnson, Moderna et Sinopharm, le vaccin chinois CoronaVac est devenu mardi le dernier vaccin anti-Covid en date à obtenir l’homologation d’urgence de l’OMS, rapporte Nikkei Asia. Dans un communiqué, le panel indépendant d’experts a indiqué qu’il recommandait l’utilisation du vaccin pour les personnes âgées de plus de 18 ans, avec une seconde dose à administrer deux à quatre semaines après la première.

Le laboratoire chinois Sinovac, qui a développé le vaccin, affirme qu’il est capable de produire 2 milliards de doses par an, précise le South China Morning Post. Alors qu’il existe un “besoin urgent de vaccins dans les pays et les régions où l’épidémie est en forte progression comme l’Inde et une grande partie de l’Asie du Sud-Est et de l’Amérique du Sud”, “l’arrivée d’un nouveau vaccin pourrait aider à répondre à cette demande”, estime le New York Times.

Cette autorisation en urgence par l’OMS permet notamment au produit d’être intégré à Covax, le programme mondial destiné à fournir des vaccins contre le Covid-19 aux pays pauvres. L’alliance vaccinale connaît actuellement des problèmes d’approvisionnement du fait de l’arrêt des exportations en provenance d’Inde. “Le monde a désespérément besoin de nombreux vaccins contre le Covid 19 pour faire face aux énormes inégalités dans le monde”, a rappelé mardi la docteure Mariangela Simao, sous-directrice générale de l’OMS, chargée de l’accès aux médicaments et aux produits de santé.

 

Un vaccin facile à conserver

 

“L’un des principaux avantages du vaccin produit par Sinovac, c’est qu’il peut être conservé dans un réfrigérateur classique entre 2 et 8 °C, explique la BBC. Cela signifie donc qu’il sera beaucoup plus utile aux pays en développement, qui n’ont pas forcément la possibilité de stocker de grandes quantités de vaccins à des températures basses.”

Le vaccin de Sinovac est déjà administré dans 22 pays et territoires, principalement des pays émergents et en développement. Outre la Chine, il est utilisé au Chili, en Indonésie, au Mexique, en Turquie ou encore au Brésil. Le Wall StreetJournal raconte notamment l’impact qu’a eu l’administration du vaccin dans la petite ville brésilienne de Serrana, dans le sud-est du pays. Cette municipalité de 45 000 habitants participe depuis le mois de février à la première expérience clinique de vaccination de masse au Brésil. Son but : analyser l’impact de l’immunisation sur le contrôle de la pandémie.

Et les résultats sont au rendez-vous : selon l’Institut Butantan, le centre de recherches biomédicales public basé à São Paulo qui a organisé l’étude avec la société chinoise Sinovac, le nombre de cas et de décès a diminué à Serrana, tandis que les régions voisines continuent de faire face à une hausse des nouvelles infections. Les décès liés au Covid-19 ont notamment chuté de 95 % dans la ville entre début février et mi-mai, et les hospitalisations sont en baisse de 86 %.

Toutefois, les experts ne s’attendent pas à une forte augmentation de la demande de vaccins CoronaVac parmi les pays développés, même après l’homologation de l’OMS, note Nikkei Asia. “Les vaccins chinois manquent encore de données portant sur des essais dans les pays développés, ce qui aura des conséquences sur leur adoption”, a expliqué l’analyste pharmaceutique Prashant Khadayate à l’hebdomadaire japonais.

Noémie Taylor-Rosner
Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source www.kassataya.com

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page