L’inquiétude et l’incertitude planent à nouveau sur le Mali après la reprise en main du pouvoir par le colonel Assimi Goita. Une présidence de la transition entérinée par la cour constitutionnelle suite à la démission forcée du président et du premier ministre de la transition.
Face à cette nouvelle impasse politique, les 15 chefs d’Etat de la CEDEAO sont sur le qui-vive et vont tenter cette fin de semaine au Ghana de jouer les pompiers ou les gendarmes pour résoudre la crise malienne. Un sommet extraordinaire à double face compte tenu de la gravité de la situation. Côté pile, les sanctions économiques contre la junte militaire constituent la pire des solutions.
C’est le peuple malien qui va en pâtir le plus, confronté à une double peine avec la guerre contre les jihadistes. Côté face, cautionner le coup d’Etat dans un coup d’Etat reviendrait à encourager les violations des constitutions. C’est un principe contraire à la charte africaine. Les dirigeants africains sont ainsi devant leurs responsabilités pour limiter les dégâts. Il s’agira de poser des conditions pour la transition démocratique au moment où la junte militaire joue son dernier joker en se tournant vers la société civile et l’opposition pour trouver des alliés de poids face à une deuxième crise politique qui s’annonce difficile.
Le leader du mouvement M5-RFP, nouvelle version, pourrait devenir le prochain premier ministre. Le moindre mal serait la suspension du Mali des instances de l’organisation régionale. Les observateurs ne s’attendent pas à un miracle au regard de ce qui s’est passé au Tchad.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
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