Un compositeur japonais, un conteur burkinabé et un rappeur congolais créent un opéra

Une rencontre fortuite à Berlin a été l’étincelle créatrice d’un nouvel opéra mêlant des influences du rap, des traditions d’Afrique de l’Ouest et de la musique classique, écrit Clair MacDougall depuis Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso.

La compositrice japonaise Keiko Fujiie équilibre son piano électrique sur un banc en bois, pose ses doigts sur les touches et joue le thème d’ouverture de son opéra.

Puis Maboudou Sanou, griot burkinabé (conteur et musicien traditionnel) et principal collaborateur de Fujiie, reprend la mélodie d’une voix de baryton brut :

« Ici ou là-bas, c’est la même terre, mais mon cœur est ailleurs, chaque matin je suis ramené au pays », chante-t-il en français, la langue officielle du Burkina Faso.

 

Ensuite, Sanou souffle dans une longue flûte rouge – tandis que d’autres musiciens frappent les barres de bois d’un xylophone (balafon) et effleurent l’archet d’un violon à une corde (roudga).

À moins d’une semaine de la première du premier acte de l’opéra, le groupe a répété tous les jours depuis un mois dans la modeste maison en béton où Fujiie, la compositrice classique primée, vit avec Sanou et sa famille dans la banlieue de Ouagadougou.

Maboudou Sanou, Boureima Sanou, Keiko Fujiie et Ibrahim Dembélé posent pour une photo devant la maison que Fujiie partage avec Maboudou Sanou et sa famille à Ouagadougou. Les musiciens sont issus d'une famille de griots de la ville de Nouna, dans l'ouest du Burkina Faso, dans laquelle les traditions musicales ont été transmises de génération en génération. Le groupe répète du lundi au vendredi.

Crédit photo, Clair MacDougall

Légende image, Maboudou Sanou, Boureima Sanou, Keiko Fujiie et Ibrahim Dembélé posent devant l’objectif.

L’opéra s’appelle Là-bas ou Ici et réunit un groupe improbable : Le poète et rappeur exilé Moyi Mbourangon, originaire du Congo-Brazzaville, a écrit les paroles, une famille de griots burkinabè interprète la musique, et un artiste français de Berlin, devenu vidéaste, est également de la partie.

L’histoire est basée sur un roman en cours de rédaction de Mbourangon – alias Martial Pa’nucci dans le rap – qui retrace les lettres entre un fils et sa mère, et fait écho à la propre histoire d’exil de Mbourangon.

Lire la suite

Source : BBC Afrique

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source www.kassataya.com

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page