Nouakchott : débats d’intellectuels autour de la question du Sahara

Un groupe d’intellectuels, académiciens et experts mauritanien a appelé hier samedi à une révision de la position mauritanienne par rapport à la question du Sahara, en fonction des intérêts du pays et ceux de la région en générale appelant à une révision de la reconnaissance du Sahara par la Mauritanie.

Ces débats étaient organisés dans le cadre d’un symposium, organisé par le forum pour le dialogue à Nouakchott, sur la réalité sécuritaire, la stabilité politique, les défis géostratégiques en Afrique et la question du Sahara.

Le président de ce forum, Abeïd O. Imigine, a dit que ce symposium est destiné à répondre aux interrogations et aux préoccupations des experts qui s’intéressent aux affaires africaines et constitue par ailleurs une initiative destinée à parvenir à une réforme institutionnelle du système de l’union africaine et à encourager les idées réalistes.

Au cours des débats ont été évoqués les importants défis auxquels est confronté le continent africain, dominés par la question du Sahara, posée à l’union africaine depuis sa création.

Ould Imigine estime que la position de l’union africaine à propos de cette question est demeurée ambiguë, sans ambitions pour la résoudre, malgré les propositions conséquentes avancées par le Maroc.

Le professeur Mohamed Affou, l’un des participants au symposium, s’est déclaré surpris par la position mauritanienne vis à vis de la question du Sahara, notamment sa reconnaissance dès le début, « une position dont le pays a payé le prix aux plans sécuritaire, politique et économique ».

Ould Affou a évoqué des réalités historiques mauritano-sahraouies invitant le gouvernement à la nécessité de réviser sa position par rapport à « reconsidérer l’étrange reconnaissance », considérant que les relations internationales sont basées sur les intérêts supérieurs de l’état.

« Les relations entre la Mauritanie et le Maroc ont des impacts forts sur la Mauritanie, beaucoup plus que des relations avec une entité utopique » a notamment dit O. Affou.

Il a demandé à l’élite mauritanienne de faire la lumière sur les relations mauritano-sahraouies, considérant que la position mauritanienne sur la question du Sahara est restée statique, loin de tout débat et que la situation actuelle menace la sécurité nationale mauritanienne.

Le député Zeinebou mint Taki a déclaré que la question du Sahara est une question stratégique pour la Mauritanie, sur le plan sécuritaire en particulier avant de demander aux autorités mauritaniennes de reconsidérer leur reconnaissance de la république sahraouie.

Pour le député El id O. Mohameden le handicap majeur devant l’union africaine est l’absence du modèle européen, notamment sur les plans politique, social et économique, l‘union africaine s’étant transformé, selon lui en un syndicat des présidents.

A propos de la question du Sahara, ould Mohameden a dit que la position de la Mauritanie doit être réaliste et conforme au rôle qu’elle doit jouer dans ce conflit, partant du principe qu’elle ne fait pas partie de la solution, mais qu’au meilleur des cas elle pourrait y contribuer.

« Son rôle en définitive, a-t-il ajouté est complémentaire des rôles des autres parties mais pas déterminant.

La Mauritanie doit se prémunir contre les conséquences de ce conflit car elle ne détient pas les clés de la solution.

Le professeur Seyid O. Bah considère que la situation actuelle manque de vision stratégique, celui de faire la différence entre l’union du Maghreb arabe et la communauté économique des états de l’Afrique de l’ouest.

Ould Bah a ajouté que la région africaine est une région interconnectée, de la vallée du Draa et du Souss, et s’étend au nord du Mali et du Tchad et même au nord du Nigeria.

Les frontières actuelles ne sont que des barrières créées par le colonisateur, alors qu’il y avait une identité unifiée sans aucune barrière a ajouté le conférencier.

Il a encore dit que la région fait face à trois problèmes majeurs dont celui du Sahara, celui du nord Mali et les mouvements armés comme Boko Haram.

Le professeur ould Bah a encore dit que ces problèmes ne peuvent être résolus que de façon réaliste comme par exemple l’autonomie.

La Mauritanie, a-t-il ajouté, doit évoluer de la neutralité positive vers une neutralité efficiente car elle est l’axe réel et stratégique de cette région dans son sens le plus large.

Ould Bah a enfin dit, évoquant la situation en Afrique, que cette région a besoin de développer une nouvelle vision régionale, la solution radicale étant la construction de cette nouvelle région, une fois dépassée l’unité du Maghreb et celle de la région du Sahel.

 

 

Source : Saharamedias.net

 

 

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