
Le premier ministre mauritanien serait sur la ligne de départ au prochain remaniement ministériel. Ould Bilal est dans le viseur du président Ould Ghazouani qui n’est pas satisfait de l’exécution de la feuille de route édictée depuis 9 mois.
Ould Bilal n’a pas réussi ainsi à entraîner le gouvernement à produire sans traîner des résultats concrets de l’exécution de ses missions. Il s’en est rendu compte lui-même lors de son inspection récemment dans plusieurs départements. Des visites qu’il aurait dû faire dès sa nomination et qui apparaissent aujourd’hui comme un coup d’épée dans l’eau. Le choix des priorités est mis en cause surtout quand elles ont tendance à se bousculer principalement dans les ministères du commerce de l’intérieur de l’éducation nationale de la santé de la pêche et de l’économie maritime du travail et de la fonction publique.
La course aux dépenses des budgets respectifs, a occulté la lisibilité des actions auprès des populations dont les principales préoccupations tournent autour de l’alimentaire, de l’eau et de l’électricité, des soins de santé primaire, du logement et de la sécurité. Ce sont les jeunes chômeurs notamment diplômés qui payent les frais de la lenteur de l’administration et le manque de réactions en particulier du ministre du travail par rapport au travail illégal des étrangers dans les mines. Les travailleurs dans ce secteur, poumon de l’économie mauritanienne, lui reprochent un manque de volonté de « mauritanisation » des postes.
La hausse des prix des denrées de première nécessité toujours sur le marché, a fait prendre un coup sérieux aux mesures adoptées. C’est la spéculation des commerçants qui prend le dessus et les consommateurs pénalisés. La détentrice du portefeuille du commerce serait sur le point de partir avec son homologue de l’éducation nationale qui n’a pas réussi à calmer la grogne des enseignants du Fondamental contre des tests d’évaluation mal adaptés et qui entravent la réforme en cours.
La tête dans le guidon, Ould Bilal est complètement dépassé par un ministre de l’intérieur qui a pris trop de place et s’est octroyé beaucoup de moyens pour lutter contre l’insécurité avec la mise en place de caméras vidéos pour surveiller les rues et les citoyens de Nouakchott.
Pour les observateurs, cette politique sécuritaire ne s’attaque pas aux véritables causes de la criminalité et du banditisme.
Entre une arabisation non adaptée aux dernières réformes et des étudiants constamment en grève contre leurs mauvaises conditions d’études et des bacheliers dans la rue, l’enseignement supérieur poursuit sa décadence en français et en physique chimie. L’absence cette année de promotion dans ces deux domaines à l’Ecole Normale Supérieure est un sérieux coup porté au système éducatif. Le ministre et porte-parole du gouvernement est pointé du doigt.
Ses nombreuses contradictions dans la mise en œuvre de la réforme agacent le premier ministre. Il est également sur la liste des prochains départs. La gestion de la pandémie par le gouvernement avant la publication cette semaine du premier bilan du fonds de la covid-19, est critiquée par l’opposition qui pointe l’opacité des milliards d’aide internationale et nationale. C’est ce pilotage tête basse qui exacerbe le président mauritanien qui entend former une nouvelle équipe pour garantir le succès de l’acte 2 du plan quinquennal.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
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