“Pas de cessez-le-feu en vue” : à Gaza, l’armée israélienne intensifie ses frappes

Tsahal a mené aux premières heures de lundi d’importants bombardements sur l’enclave palestinienne, après une semaine noire ayant fait quelque 200 morts à la suite des combats entre Israël et le Hamas. Selon la presse internationale, la perspective d’un cessez-le-feu s’est éloignée dimanche, les négociations menées par l’Égypte, le Qatar et l’ONU n’ayant donné aucun signe de progrès.

“Les explosions ont secoué” Gaza “du nord au sud pendant dix minutes”, rapporte le Times of Israel. Dans la nuit de dimanche à lundi, l’aviation israélienne a pilonné l’enclave palestinienne à des dizaines de reprises. Des centaines de bâtiments ont été endommagés, d’après les autorités locales, qui n’ont pas fait état de victimes dans l’immédiat.

Ces nouvelles frappes israéliennes surviennent alors que l’enclave palestinienne, contrôlée par les islamistes du Hamas, a enregistré dimanche son bilan quotidien le plus lourd depuis le début des violences : 42 Palestiniens, dont au moins huit enfants et deux médecins, ont péri dans des raids, selon le ministère de la Santé local. “Nous entendons encore des gens crier sous les décombres”, a témoigné un secouriste à Gaza, interrogé dimanche par la chaîne Al-Jazeera.

Au total, depuis le 10 mai, 197 Palestiniens ont été tués, dont au moins 58 enfants, et on dénombre plus de 1 200 blessés. Côté israélien, 10 personnes ont perdu la vie, dont un enfant, et 282 habitants ont été blessés après les tirs de 3 000 roquettes venant de groupes armés palestiniens depuis Gaza.

Impasse diplomatique

 

Avec l’intensification des violences, l’espoir d’un cessez-le-feu s’est évanoui au cours du week-end. Interviewé dimanche soir dans l’émission de CBSFace of the Nation, le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a affirmé que la fin des combats entre l’État hébreu et le Hamas n’était pas proche. “Nous ferons tout ce qu’il faut pour rétablir l’ordre et le calme”, a-t-il déclaré, précisant que cela “prendra [it] du temps”.

La communauté internationale est de son côté toujours dans une impasse diplomatique, la réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU n’ayant abouti à aucune avancée. Selon plusieurs diplomates, les États-Unis, dont la position est jugée incompréhensible par nombre de ses alliés, ont une nouvelle fois refusé dimanche toute déclaration conjointe permettant d’aboutir rapidement à un cessez-le-feu, Washington préférant engager des discussions avec des acteurs régionaux.

 

D’après le département d’État, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinke, n a ainsi multiplié des entretiens avec ses homologues du Qatar, d’Égypte et d’Arabie Saoudite.

L’Égypte, acteur clé des négociations

 

Les efforts de médiation sont aussi compliqués par le fait que les États-Unis et la plupart des puissances occidentales ne discutent pas avec le Hamas, qu’ils considèrent comme une organisation terroriste. Les négociateurs américains “ne rencontreront donc pas l’une des deux parties belligérantes”, note Paul Adams, le correspondant chargé des questions diplomatiques à la BBC. “Tout message adressé au Hamas devra donc passer par des interlocuteurs traditionnels, tels que l’Égypte ou le Qatar”, précise-t-il.

 

Pour Zvi Bar’el, journaliste à Ha’Aretz, “l’Égypte est le meilleur pari que peut faire Israël pour mettre fin à la flambée de violences à Gaza”. Le principal défi du Caire à l’heure actuelle “est de persuader Israël de séparer son opération militaire à Gaza de la nécessité de réduire les tensions sur le mont du Temple et de la prétention du Hamas de protéger la mosquée Al-Aqsa”. La crise a éclaté le 10 mai avec un barrage de roquettes tirées par le Hamas sur Israël en “solidarité” avec les centaines de manifestants palestiniens blessés dans des heurts avec la police israélienne sur l’esplanade des Mosquées, lieu saint que se disputent juifs et musulmans. “L’Égypte considère” que ce découplage “est vital non seulement pour isoler les négociations de cessez-le-feu de leurs fondements idéologiques, mais aussi pour dépouiller le Hamas de ses revendications concernant les affrontements à Jérusalem qui ont déclenché les combats”.

Noémie Taylor-Rosner

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