Plus de 1000 roquettes tirées vers Israël, des frappes continues sur la bande de Gaza, et au moins 40 morts: l’affrontement armé entre le Hamas et l’Etat hébreu ne donne mercredi aucun signe d’apaisement. L’ONU craint l’escalade.
Au cours de la nuit, le Hamas a multiplié les tirs de roquettes vers des villes israéliennes, y tuant cinq personnes et en blessant une centaine d’autres. Tandis que l’armée israélienne a frappé les maisons de ténors du mouvement islamiste dans la bande de Gaza, où le bilan avoisine 35 morts, parmi lesquels 12 enfants.
Maisons ravagées, voitures foudroyées, installation pétrolière touchée: Israël s’est réveillé aussi mercredi avec des dommages inégalés depuis la guerre de Gaza de 2014 sur laquelle la Cour pénale internationale projette d’enquêter.
Les frappes aériennes israéliennes, les plus nourries depuis 2014, se veulent, selon l’armée, une riposte aux «plus de 1000 roquettes» lancées par des différents groupes armés de la bande de Gaza vers l’Etat hébreu depuis lundi soir.
Une maison détruite par les frappes du Hamas à Yehud, près de Tel-Aviv, le 12 mai 2021. AFP /GIL COHEN-MAGEN
Le Hamas avait lancé lundi soir une salve de roquettes en direction d’Israël en guise de «solidarité» avec les plus de 700 Palestiniens blessés dans des heurts avec la police israélienne sur l’Esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l’islam, située dans la partie orientale de Jérusalem, annexée par l’Etat hébreu en 1967.
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Face à cette flambée de violence, la communauté internationale a appelé au calme, mais les deux camps n’ont donné aucun signe d’apaisement jusqu’ici.
«Une raclée»
Israël et le Hamas se dirigent vers une «guerre à grande échelle», a prévenu mardi soir l’émissaire de l’ONU pour le Proche-Orient, Tor Wennesland, alors que l’escalade des violences ne laisse présager aucun signe d’apaisement.
«Une guerre à Gaza serait dévastatrice et ce sont les gens ordinaires qui en paieraient le prix», dans ce micro-territoire palestinien de deux millions d’habitants déjà miné par la pauvreté et un taux de chômage avoisinant 50%.
Mardi soir, l’aviation israélienne a pulvérisé un édifice de 12 étages, où des ténors du Hamas avaient leur bureau. Dans la nuit, un autre édifice de neuf étages, comportant les locaux d’une télévision locale, des logements et des commerces.
L’armée dit avoir ciblé le «chef du renseignement militaire» du Hamas, Hassan Kaogi, et le «directeur du contre-espionnage» du mouvement islamiste armé, Waël Issa. Dans la foulée de ces frappes nocturnes, le Hamas a lancé un nouveau barrage de roquettes ciblant encore la métropole Tel-Aviv.
«Il y a encore beaucoup de cibles dans le viseur, ce n’est que le début», a affirmé mardi soir le ministre de la Défense, Benny Gantz, ancien chef de l’armée lors de la guerre de Gaza en 2014. Tandis que le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, a affirmé que le Hamas «allait se prendre une raclée à laquelle il ne s’attend pas».
«Si (Israël) veut une escalade, la résistance est prête […]» a rétorqué le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh. Il a appelé les forces de l’ordre israéliennes à se retirer de l’Esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est, troisième lieu saint de l’islam mais théâtre ces derniers jours de heurts entre policiers israéliens et manifestants palestiniens ayant fait plus de 700 blessés.
Médiation amorcée
Les violences se sont étendues dans la nuit de mardi à mercredi à plusieurs localités arabes israéliennes. La police a arrêté 21 suspects lors des violentes manifestations à Jisr A-Zarqa et Wadi Ara (nord).
A Lod, qui jouxte l’aéroport international Ben Gourion où les vols ont été temporairement suspendus, un état d’urgence a été décrété après des «émeutes» de la minorité arabe, d’après la police.
Face aux violences, le Conseil de sécurité de l’ONU tiendra mercredi une nouvelle réunion à huis clos en urgence, la deuxième en trois jours, d’après des sources diplomatiques. La première réunion lundi s’était soldée sans aucune déclaration commune en raison de réticences des Etats-Unis à adopter un texte «à ce stade».
Des sources diplomatiques avaient affirmé lundi à l’AFP que l’ONU, avec l’aide du Qatar et de l’Egypte, avait amorcé une médiation auprès des parties «concernées», afin d’obtenir une désescalade. Interrogé sur cette médiation, le porte-parole de l’armée israélienne, Jonathan Conricus a rétorqué mardi: «Je ne crois pas que mes commandants soient au courant ou particulièrement intéressés».
AFP
Source : Le Temps (Suisse)
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