
Après que le premier ministre mauritanien ait pointé les maux de l’administration, c’est le ministre de l’intérieur qui monte au créneau pour la mise place de comités de défense des collectivités locales pour lutter contre l’insécurité dans la capitale et à l’intérieur du pays. Deux pavés dans la mare du gouvernement qui ne sait plus où donner de la tête pour venir à bout d’une administration laxiste et incompétente.
La popularité et l’efficacité d’un gouvernement se mesure à l’aune des résultats concrets. Celui de Ould Bilal est en action depuis plus d’une année. Les constats et maladresses s’accumulent laissant penser à des réajustements politiques en fonction de faits divers d’une actualité focalisée sur la recrudescence de meurtres à Nouakchott comme à l’intérieur du pays. Mais c’est la violence contre les circonscriptions administratives qui semble en première ligne de la politique sécuritaire du ministre de l’intérieur alors que les citoyens sont confrontés depuis plus d’une année à une criminalité sans précédent dans tout le pays.
Cette recrudescence donne du grain à moudre aux islamistes descendus dans la rue cette semaine à Nouakchott pour réclamer le rétablissement de la Charia. C’est une fuite en avant de Ould Merzoug dont l’objectif est de mettre en place des comités de défense pour veiller au maintien de l’ordre des collectivités locales. Ce nouveau dispositif de sécurité accorde un pouvoir discrétionnaire aux présidents des comités. Ce qui pourrait favoriser un recrutement clientéliste voire discriminatoire.
Au-delà, cela ressemble à du flicage par des civils. Les collectivités locales ont besoin de moyens pour lutter contre les incendies. La mairie de Bassikounou en a fait les frais cette semaine avec des manifestants en colère réclamant un véhicule dans ce sens. Au lieu de garder les trois quarts de l’effectif de la police dans la capitale pour la répression des manifestations, il serait judicieux de protéger les villes où le banditisme fait rage.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
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