Mauritanie : la HAPA rejette les dossiers pour l’obtention deux licences radio et télé

Les premiers résultats de la nouvelle direction de la HAPA ne sont pas du tout encourageants pour la diversité culturelle mauritanienne. Sa commission technique vient de caler toutes les offres pour l’obtention de deux licences radio et télévision considérées comme infructueuses.

C’est une réponse laconique de la plus haute instance des médias aux différents porteurs de projet radio et télévision qui avaient annoncé leur couleur. Il s’agit des demandes de deux télés SAMKO et Medina et de trois radios Ecomédia, Renndo et Medina. C’est la diversité qui prend un coup et la HAPA qui confirme toutes ses difficultés à s’engager vers une ouverture pluraliste.

Ce rejet est révélateur de l’opacité dans l’obtention des licences pour les médias de l’audiovisuel. Ce qui laisse penser à plusieurs hypothèses dont les conditions draconiennes d’obtention de licences, la légèreté des demandes et la fidélité à une vocation autoritaire de la HAPA très contestée par les mauritaniens dans leur diversité. Il n’y aura pas donc une nouvelle radio et une nouvelle télévision pour enrichir le paysage audiovisuel déjà trop tristounet avec la quasi-totalité des radios et télévisions privées non opérationnelles fautes de programmes intéressants et de patrons professionnels.

C’est le ratage de la libéralisation de l’audiovisuel qui est pointé du doigt par les observateurs qui mettent sur le dos l’entière responsabilité de l’ancien régime de Ould Aziz dont l’instrumentalisation à des fins politiques a causé des torts à ce secteur appelé à de grandes réformes. Une crise originelle du secteur à laquelle fait face le président mauritanien Ould Ghazouani qui entend réorganiser d’abord les médias publics.

La nouvelle direction de la HAPA dont un membre est un journaliste émérite issu de la vallée s’inscrit dans une démarche de diversité pour restructurer la presse et l’audiovisuel.

Le nouvel appel d’offres lancé est considéré comme un échec de la HAPA qui devra revoir la barre placée très haute pour la concurrence des porteurs de projets. Il y va de sa crédibilité et de la légitimité de ses membres.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste