Mauritanie : l’ostracisme du pouvoir contre Samba Thiam pointé par les observateurs

C’est la lettre du président des FPC Samba Thiam relative à son dossier en souffrance depuis 6 ans au président de la cour suprême de Nouakchott qui focalise l’attention des observateurs.

Ce rappel rendu public par Samba Thiam est révélateur d’un syndrome d’un système judiciaire dans la continuité des autres régimes qui va avoir du mal à donner confiance au justiciable surtout s’il est issu d’une tendance politique diabolisée depuis que ses dirigeants ont publié en 86 le Manifeste du négro-mauritanien un pamphlet contre le racisme d’Etat en Mauritanie. Une justice sous les ordres du chef de l’exécutif qui détient tous les pouvoirs et qui peut donc instrumentaliser le judiciaire dès que la survie du régime est en jeu en s’attaquant aux combattants de la liberté.

Parmi eux le chef historique du premier mouvement de libération africaine de Mauritanie, rescapé du mouroir de Oualata avant de s’exiler aux Etats-Unis. Après plus 27 ans d’exil il rentre au pays et crée son parti les FPC en 2014 qui n’est pas reconnu officiellement jusqu’ici. Il ne s’agit pas d’une lourdeur administrative de grosses juridictions mais d’un dossier politique sous le régime d’abord de l’ancien président Ould Aziz avant que Ould Ghazouani lui succède en 2019. Avec son élection Samba Thiam comme la plupart des patriotes mauritaniens espérait un changement.

Après plus d’une année au pouvoir tout semble au maintien du statu quo même dans les décisions de justice. Son dossier de recours pour la régularisation de sa situation personnelle est toujours mis en sommeil pour des raisons politiques évidentes liées à son statut d’ancien dirigeant des FLAM alors que tous les autres anciens prisonniers civils et militaires de 86 ont été indemnisés et par conséquent recouvré leur droit à la pension de retraite.

Un acharnement contre lui injustifiable malgré de nombreuses relances. Ce silence de la cour suprême de Nouakchott n’entrevoit pas le bout du tunnel dans un pays où la machine judiciaire fonctionne à plusieurs vitesses.

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 14 avril 2021)

 

 

 

 

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