Fooyre Ɓamtaare : Promouvoir les langues nationales à travers la presse

Fooyre Ɓamtaare (Lumière du progrès), est un mensuel d’information et d’éducation en langue Pulaar. C’est le seul journal mauritanien paraissant en langue nationale autre que l’Arabe.  Lundi, 29 mars, le 200eme numéro de Fooyre Ɓamtaare a été distribué. Quelles sont les difficultés de ce titre ? Quelles sont ses perspectives ? Pour réponse à ces questions et à d’autres, nous avons rencontré Bocar Amadou Ba, son directeur de publication.  

Initiatives News : Présentez-nous Fooyre Ɓamtaare.

Bocar Amadou Ba : «Fooyre Ɓamtaare» a été fondé en 1980 par l’Association pour la Renaissance du Pulaar en Mauritanie (ARPRIM), une association dont l’ambition est de « promouvoir l’éducation/alphabétisation et de contribuer à faire de toutes nos langues nationales des langues d’enseignement, de travail et de promotion sociale. » Fooyre est membre du Réseau de la Presse Mauritanienne (RPM) et fait partie des journaux les plus réguliers de la place.

Initiatives News : Comment est financé ce titre, de quels moyens disposez-vous ?

Bocar Amadou Ba : De ses débuts à maintenant, la vie de Fooyre Ɓamtaare repose principalement sur ses modestes ventes (environ 300 exemplaires par numéro), mais surtout sur le volontariat de son équipe rédactionnelle très réduite. A partir de 2013, il a commencé à bénéficier (comme le reste de presse privée) du fonds d’aide à la presse privée mis en place par l’Etat, une aide très fluctuante selon la composition de la commission chargée de la distribuer. C’est à partir de cette date qu’il s’est équipé en matériel (ordinateur avec des logiciels de mise en page et de traitement des images, imprimante, scanner). La faiblesse de ses moyens explique en partie les problèmes de ressources humaines, le journal étant incapable d’assurer des salaires ou des indemnités régulières à ses bénévoles.

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Initiatives News : Fooyre Ɓamtaare est le seul journal en langue nationale autre que l’Arabe. Indépendamment des difficultés que connait la presse écrite, Fooyre a-t-il des problèmes spécifiques ?

Bocar Amadou Ba : Parmi les problèmes spécifiques, on peut citer, entre autres :

– Fooyre n’arrive pas se faire accepter comme un journal à part entière, comme les journaux en Arabe ou en Français. Par exemple, Fooyre est rarement invité aux activités officielles.

– Fooyre est très différemment traité par les différentes commissions chargées de la distribution de l’aide à la presse. Le plus souvent, l’aide reçue est très en deçà de ce que mérite le journal. Eu égard aux critères fixés, on a souvent l’impression que le journal est victime d’injustice.

– Fooyre n’a pas accès aux publicités généralement accordées aux journaux paraissant dans les autres langues.

La Constitution de notredispose que  : « les langues nationales constituent, chacune en elle-même, un patrimoine national commun à tous les mauritaniens que l’Etat se doit, au nom de tous, de préserver et promouvoir ». Nous estimons donc que l’Etat doit encourager les journaux en langues nationales en leur accordant une plus grande attention.

Initiatives News : Parler Pulaar est-il suffisant pour lire un journal en Pulaar ?

Bocar Amadou Ba : Non ! En général, seuls ceux qui lisent couramment le Pulaar peuvent exploiter le journal. Les personnes alphabétisées uniquement en Pulaar sont les lecteurs les plus assidus de Fooyre. Ce sont elles qui réclament le journal au moindre retard. Souvent, les personnes formées initialement dans d’autres langues, ont tendance à s’informer dans ces langues, car la lecture courante demande beaucoup d’apprentissage.

Initiatives News : Quelles sont les perspectives pour Fooyre ?

Bocar Amadou Ba : Fooyre tend à devenir bimensuel ou hebdomadaire, et paraitre, en plus du Pulaar, en Arabe et Français. Mais pour cela, il devra étoffer son équipe, la renforcer en moyens humains, matériels et financiers.

Initiatives News : Jusqu’à quel niveau votre organe de presse investit les réseaux sociaux et internet de manière générale.

Une année après la reprise de sa parution, plus exactement le 13 juin 2007, Fooyre a mis en ligne son site internet (https://pulaar.org). Il est vrai qu’à l’époque, les visiteurs du site qui utilisaient les versions d’Internet Explorer antérieures à IE7, pouvaient avoir des problèmes d’affichage des caractères ŋ, ɓ, ɗ, ƴ, (les mêmes problèmes que pour le Français par exemple, pour la cédille (ç) ou les caractères accentués). Mais la majorité des visiteurs utilisaient déjà les versions de Firefox, Google Chrome, Safari ou IE7 qui prenaient en charge Unicode, donc affichaient correctement les caractères spéciaux.

Pour écrire en Pulaar, ceux qui utilisaient Windows pouvaient le faire sans problème avec un clavier que nous avions « fabriqué », et qui est toujours téléchargeable sur le site.

Et, depuis le 12 juillet 2012, Fooyre dispose de sa page Facebook (https://web.facebook.com/fedde.bamtaare) pour se faire connaitre davantage et interagir avec ses lecteurs. Ainsi, on peut affirmer que le journal est très présent sur Internet où il peut revendiquer près de 70% du contenu en Pulaar.

Propos recueillis par BS

Source : Initiatives News

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