Est-il licite pour les musulmans d’utiliser un calendrier lunaire basé sur le calcul ?

Est-il licite pour les musulmans d’utiliser un calendrier lunaire basé sur le calcul ?

Le Coran n’interdit pas l’usage du calcul astronomique.

Néanmoins, le consensus des oulémas s’est solidement forgé, pendant 14 siècles, autour du rejet du calcul, à part quelques juristes isolés, dans les premiers siècles de l’ère islamique, qui prônèrent l’utilisation du calcul pour déterminer le début des mois lunaires. Sur le plan institutionnel, seule la dynastie (chi’ite) des Fatimides, en Égypte, a utilisé un calendrier basé sur le calcul, entre les Xè s. et XIIè s., avant qu’il ne tombe dans l’oubli à la suite d’un changement de régime.

Les oulémas s’appuient sur le postulat selon lequel il ne faut pas aller à l’encontre d’une prescription du Prophète. Ils estiment qu’il est illicite de recourir au calcul pour déterminer le début des mois lunaires, du moment que le Prophète a recommandé la procédure d’observation visuelle.

De nombreux oulémas soulignent, de plus, que le calendrier basé sur le calcul décompte les jours du nouveau mois à partir de la conjonction, laquelle précède d’un jour ou deux l’observation visuelle de la nouvelle lune. S’il était utilisé, le calendrier basé sur le calcul ferait commencer et s’achever le mois de ramadan, et célébrer toutes les fêtes et occasions religieuses, en avance d’un jour ou deux par rapport aux dates qui découlent de l’application du hadith du Prophète, ce qui ne serait pas acceptable du point de vue de la charia.

Cependant, ce dernier argument ne résiste pas à l’analyse.

Ainsi, d’après une étude de Kordi publiée en 2003, sur 42 rapports d’observations de la nouvelle lune du Ramadan, annoncées par le Conseil supérieur de la magistrature d’Arabie saoudite (Majlis al-Qada ‘al-A’la) entre 1962 et 2001 (1381 H – 1422 H), plus de la moitié des observations avait été faite trop tôt, sur des bases erronées (telles que la confusion avec une étoile, une planète lumineuse comme Vénus, une traînée d’avion à l’horizon…).

De même, de nombreuses études réalisées par des astronomes musulmans au cours des dernières années, démontrent que les mois décrétés dans les pays musulmans sur une période de plusieurs décennies débutaient en des jours différents dans différents pays . « Eid al mawlid annabawi » (anniversaire de la naissance du Prophète) ou « Laylat al Qadr » (nuit du destin) sont ainsi célébrés en des jours différents dans différents pays musulmans (parfois avec un écart de deux ou, même, trois jours).

En conséquence, l’argument de précision des mois basés sur l’observation de la nouvelle lune ne peut être retenu.

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Source : Oumma

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