Un quart de la population mauritanienne est toujours sans état civil. Une situation qui perdure et que déplore le parlementaire et militant des droits de l’homme, président du mouvement abolitionniste (IRA-Mauritanie). Biram Dah Abeid a appelé, ce lundi 29 mars, les autorités à mettre fin à « l’apatridie de ces Mauritaniens dans leur propre pays ». Il s’est rendu dans un centre d’enrôlement de Nouakchott pour apporter son soutien aux sans-papiers.
Avec notre correspondant à Nouakchott, Salem Mejbour
Le centre d’enrôlement de Teyarett, situé au nord de Nouakchott, est trop exigu pour pouvoir accueillir les centaines des Mauritaniens venus se faire recenser. Car sans documents d’état civil, ils sont privés de voyage et d’emploi et leurs enfants ne peuvent pas être scolarisés.
« Beaucoup de malades qui viennent dans les hôpitaux de Mauritanie ne peuvent pas bénéficier des soins nationaux gratuits, parce qu’ils n’ont pas de pièce d’état civil. Beaucoup de citoyens mauritaniens ne peuvent pas voyager pour gagner leur vie et tenter leur chance, parce qu’ils manquent de pièce d’état civil », explique le militant et politique Biram Dah Abeid.
Recensement en famille
C’est le cas de Youba qui vient d’Adel Bagrou, une ville de l’extrême-est mauritanien près de la frontière avec le Mali : « Je n’ai aucun papier d’état civil. Je suis venu ici me faire enrôler pour obtenir ces documents. Mais arrivé ici, on m’a dit de repartir à Adel Bagrou. Je suis venu, avec mon père, ma mère, ma femme, mes quatre enfants, mais il n’y a toujours pas de solution. Vous venez aujourd’hui, on vous dit revenez demain. Et ainsi de suite. »
Au sein de l’Agence nationale des populations et des titres sécurisés, on affirme que le recensement est inclusif pour tout Mauritanien qui se présente avec les siens. « Un Mauritanien est un Mauritanien, parce qu’il a des parents, parce qu’il a des cousins en Mauritanie, parce qu’il a de la famille en Mauritanie. Donc cela veut dire qu’il ne peut pas dire : je suis Mauritanien, je n’ai aucun lien. Je n’ai ni père ni mère ni frère ni sœur. Ce n’est pas possible », estime Boide Sghair Sidi Mohamed, le secrétaire général de l’agence.
Selon le responsable, 145 000 adultes mauritaniens ont été recensés entre 2019 et 2020.
Source : RFI
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