Mauritanie : ce que les observateurs attendent de la justice après l’inculpation de Ould Aziz

L’inculpation de l’ex-président mauritanien Ould Abdel Aziz de corruption a suscité des réactions sur les réseaux sociaux qui ont bien accueilli une décision judiciaire pour la première fois dans l’histoire de la république qui donne de l’espoir aux mauritaniens contre l’impunité des crimes économiques et financiers de l’ancien régime.

Les accusations de corruption d’enrichissement illicite et de blanchiment d’argent sont suffisamment graves contre un ancien chef d’Etat qui a présidé pendant plus de 10 ans à la destinée d’un pays considéré pourtant comme l’un des plus riches de ses voisins avec du fer de l’or du cuivre du pétrole du poisson et bientôt du gaz.

C’est le pillage en grande partie de ces ressources qui a été reconnu par le procureur de la république qui n’a pas hésité à placer l’ex-président Ould Aziz sous contrôle judiciaire en attendant la fin de l’enquête pénale. Son inculpation de corruption ouvre maintenant la voie au recouvrement des biens volés à l’Etat.

La balle est maintenant dans le camp du juge qui devra décider de son sort. Les observateurs attendent les effets escomptés de la procédure pénale c’est-à-dire la confirmation des réquisitoires du procureur de Nouakchott. C’est la justice et seulement la justice à laquelle aspirent les mauritaniens, qui devra suivre son cours normal.

Une justice indépendante promise par le président Ould Cheikh Ghazouani mais très critiqué récemment pour avoir réhabilité des hommes d’affaires et anciens ministres proches de Ould Aziz mis en cause par le rapport de la commission d’enquête parlementaire. Cette décision judiciaire va dans le bon sens de la séparation des pouvoirs et dans la perspective de mettre fin à l’impunité qui caractérise la gouvernance de la majorité des régimes depuis 78. En reconnaissant être à la tête d’une fortune colossale l’accusé Ould Aziz devra s’expliquer devant un tribunal.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste