En août 2020, le premier ministre mauritanien, Mohamed Ould Bilal, confiait à Naha Mint Cheikh Sidiya les rênes du portefeuille du Ministère des Affaires sociales, de l’Enfance et de la Famille au sein duquel elle a vite imprimé son empreinte. Mathématicienne et spécialiste des technologies innovantes, Mme Naha a su apporter à ce département une approche innovante – justement – tant en termes de gestion proprement dite qu’en termes de mécanismes de prise en charge des plus démunis et autre population vulnérable.
En à peine six mois seulement après sa prise de fonction, on peut comptabiliser à son actif des réalisations assez éloquentes : budget du département multiplié par deux pour une meilleure prise en charge des pauvres ; cash transfert pour les dialysés à raison de 1500 MRU par mois au lieu de 5000 MRU/an auparavant avec prise en charge totale des soins ; budget des prises en charge des malades à l’étranger multiplié par deux; cash transfert pour tous les polyhandicapés, 2000 MRU/mois ; mise en place d’équipes d’assistance dans toutes les structures hospitalières publiques pour l’orientation et la prise en charge des malades indigents ; convention avec le ministère de la Santé pour la prise en charge des opérations du cœur pour les malades indigents ; fondation de l’École Nationale de l’Action Sociale – formation des assistantes sociales, formation en langues des signes ; fondation d’une caisse NAVAGHA pour paiement de pensions aux femmes divorcées et leurs enfants, à charge pour le ministère de poursuivre les pères récalcitrants ; fondation d’une banque de la Famille pour micro-financement de projets familiaux (financement saoudien) ; lancement du parlement des enfants en 2020 ( dans les cartons depuis des années) pour impliquer les enfants dans la gestion de leur avenir ; prise en charge, au préscolaire, de 1400 enfants de familles à faible revenu ; antenne régionale d’autisme à Nouadhibou; mise en place de directions dans chaque région (avec pouvoir et budget) pour une meilleure proximité avec les citoyens de l’intérieur du pays ; nomination de conseillers handicapés (deux malvoyants) auprès du ministre ; lancement de taxis (avec le ministère du Transport) gérés et conduits par des femmes pour le transport de femmes et enfants en toute sécurité pour lutter contre les violences faites aux femmes dans les transports en commun, etc. la liste est longue…
Pierre Corneille fait dire à Rodrigue dans Le Cid : «Je suis jeune, il est vrai; mais aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années» : C’est ainsi que du haut de sa jeunesse, elle a insufflé un sang nouveau dans un ministère qui constitue l’essence même du socle de la société (la famille) et de son innocence et avenir (l’enfance).
Très tôt, la ministre Naha a du faire face à autant de détracteurs réactionnaires d’un autre âge qu’à une adversité sournoise et perfide. Elle a ainsi essuyé autant d’inimitiés qui n’ont eu pour effet que de consolider sa profonde conviction dans ses principes de valeur morale au profit de ses concitoyens. C’est dans un tel contexte qu’elle continue son petit bonhomme de chemin au grand bonheur de la collectivité pour laquelle elle mène un combat sans répit contre vents et marées.
Ahmed Yahya Ould Ivoukou
Nouakchott
Source : Financial Afrik (Le 17 mars 2021)
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