De nouveaux heurts dans l’affaire Sonko au Sénégal

Le principal opposant était convoqué par un juge ce mercredi. Mais il a été arrêté avant même d'arriver au tribunal.

Il n’a finalement pas pu arriver jusqu’au tribunal. Accusé de viol, un des principaux opposants politiques sénégalais, Ousmane Sonko, était convoqué chez un juge ce mercredi 3 mars au tribunal de Dakar. Mais avant même de pouvoir atteindre le palais de justice, il a été arrêté et placé en garde à vue pour trouble à l’ordre public. Ses partisans et son avocat y voient un moyen de l’empêcher de répondre à la justice.

 

Gaz lacrymogènes

 

Dès le début de la matinée, les forces de l’odre avaient installé des barrages filtrants autour du domicile de l’opposant et sur le trajet du tribunal. De nombeux soutiens d’Ousmane Sonko s’étaient massés sur le trajet pour le soutenir. Ousmane Sonko avait initialement affirmé qu’il ne se rendrait pas à la convocation du juge, avant de se raviser.

Des partisans d'Ousmane Sonko manifestent Le bras de fer a duré plusieurs heures

 

Rapidement, des tirs de gaz lacrymogènes et jets de pierres ont eu lieu. Ses partisans entendaient lui apporter leur soutien. « Pourquoi mettre un dispositif de police chez lui ? Ce sont eux qui ont favorisé ce rassemblement« , interrogeait Youssoupha membre des Patriotes du Sénégal pour le Travail, l’Éthique et la Fraternité (PASTEF), venu en soutien.

Face aux heurts sur le chemin du tribunal, Ousmane Sonko est finalement arrêté et placé en garde à vue, à la section des recherches de la gendarmerie de Colobane à Dakar. Arrestation pour troubles à l’ordre public et participation à une manifestation non autorisée.

Manoeuvre politique ?

 

 

Certains comme Alioune Tine, membre de la société civile et fondateur du Think Tank Afrikajom Center, dénoncent une manœuvre politique pour empêcher l’homme politique, qui nie les accusations de viols depuis le départ, de se défendre. « C’est carrément un détournement d’objectif », estime-t-il.

« Personne ne reconnaît Dakar ! La violence s’est installée ». Alioune Tine assure que le pays est en train de « basculer » : « Cela appelle à une nouvelle réflexion sur ce qu’on appelle les transitions démocratiques de 1990 à  2000. Le moment est venu d’évaluer tout ce qu’on a fait dans un contexte général de la démocratie, de l’économie et de la pandémie. »

Face aux nombreux incidents enregistrés suite à l’arrestation du leader de l’opposition, le gouverneur de la région de Dakar Al Hassan Sall a réquisitionné hier, les troupes de la zone militaire No 1 pour, « le maintien et le rétablissement de l’ordre sur toute l’étendue du territoire de la région de Dakar, particulièrement de la ville de Dakar’‘.

Robert Adé

Source : Deutsch Welle (Allemagne)

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