L’invitation que le président de l’APP aurait envoyé à l’ensemble des partis de l’opposition pour un second round sur le dialogue politique a tout l’air d’un pompier qui veut éteindre un début d’incendie dans la maison. L’infatigable Ould Boualkheir à la tête d’une série veut aussi jouer sa partition comme il l’a fait dans le passé sous le régime de Ould Aziz c’est à dire rassembler le maximum de leaders pour être au rendez-vous au moment venu.
Mais le chemin qui mènera au consensus passe par Tawassoul, la première force de l’opposition tête de l’autre série qui annonce la couleur et dont le président vient de se concerter à Nouakchott avec le président de l’AJD-MR avec lequel ils partagent au moins le rejet de la coordination parlementaire pour sanctionner la mauvaise gestion du gouvernement contre la covid-19.
C’est une partie difficile de négociation au sein de l’opposition à laquelle assistent les observateurs qui pointent une persistance dans sa fracture politique qui ne pourra pas l’aider à surfer sur de grosses vagues à contre- courant. Une opposition qui a perdu ses assises populaires depuis belle lurette et qui s’invite au dialogue sur l’épaule du pouvoir détruit l’espoir de changement auquel aspire le peuple mauritanien.
Ce n’est pas la perspective d’ouvrir une concertation nationale par le haut qui va redistribuer les cartes politiques encore sauver une opposition en perte de vitesse. A défaut de renouvellement d’hommes et de femmes et d’idées au sein de l’opposition, les mauritaniens se contenteront de l’alternance militaire.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
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