
L’accélération ces derniers jours des discussions entamées depuis un mois entre les partis de la majorité et de l’opposition au parlement vient de se traduire par une feuille de route ouvrant les perspectives d’une concertation nationale.
C’est encore une fois l’initiative de parlementaires majorité et opposition qui s’accrochent au climat d’ouverture qui caractérise la scène nationale et qui entend aller vers une concertation nationale inclusive entre les forces politiques nationales. C’est cette même motivation qui avait présidé à la création de la commission d’enquête parlementaire sur la mal gouvernance du régime de Ould Aziz. Comparaison est raison parce que l’initiative vient d’en haut du pouvoir législatif qui dépend en grande partie du pouvoir exécutif qui détient tous les pouvoirs dans une gouvernance militaire sous vernis démocratique.
Ce sont les mêmes acteurs qui entendent déplacer des montagnes sans gros moyens pour aboutir à une vision claire sur l’avenir de la Mauritanie. Ould Ghazouani comme ses prédécesseurs hormis feu SIDIOCA n’est pas qualifié pour résoudre la principale contradiction mauritanienne la cohabitation écornée depuis 60 ans. Même si l’ambition de cette concertation est de parvenir à un consensus il n’en demeure pas moins que des écueils d’ordre politique existent.
La brèche ouverte par le pouvoir fait partie des nombreux plans de Ould Ghazouani pour contourner la question taboue du passif humanitaire et de l’impunité. La préférence de concertation qu’il a traduite dans les faits en recevant les acteurs politiques toutes tendances confondues, est significative à cet égard.
L’initiative parlementaire est certes importante mais elle a des limites que seul le sursaut national peut résoudre. Vu sous cet angle la concertation devient une simple consultation du pouvoir sur ce qu’il a envie de faire passer comme mesures.
C’est une feuille de route certes qui fait le tour d’horizon des questions de la gouvernance mais la problématique essentielle de l’unité nationale qui passe par le règlement du passif humanitaire n’est pas mise en valeur. Ce qui peut remettre en cause des résultats attendus par les mauritaniens qui aspirent à la modernité et à la justice.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
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