Mauritanie : le régime de Ould Ghazouani en permanence sur la défensive

La volonté d’un gouvernement technocratique affichée depuis l’investiture de Ould Ghazouani est la marque d’un président qui a choisi la méthode comme mode de gouvernance. Après plus d’une année de fonctionnement, l’équipe gouvernementale est en permanence sur la défensive comme en témoigne son omniprésence dans les médias dont la plus remarquable et remarquée prestance a même dépassé les frontières avec un spécial de 32 pages que vient de publier le quotidien sénégalais « Le Soleil ».

C’est grâce à ce cahier spécial que les mauritaniens apprendront que le gouvernement rejette le dialogue politique avec l’opposition et bien d’autres secrets de polichinelle sur la plaidoirie par les différents ministres et hommes d’affaires et diplomates interrogés.

Une publicité pour un régime dont l’omniprésence dans les médias est une marque de fabrique pour justifier le choix des hommes du président. Cet affichage constant est révélateur d’un régime en permanence sur la défensive dont l’objectif est de cacher ce qui ne va pas.

Ce n’est pas le premier ministre qui ne va pas s’empêcher de rehausser son image en vantant les mérites de son gouvernement pour lutter contre la hausse des prix des denrées alimentaires alors qu’ils continuent de flamber malgré les milliards d’aide internationale contre la covid-19 dont l’opacité n’est plus à démontrer.

Le ministre de la santé est sorti de son hibernation après le passage meurtrier de la seconde vague et la problématique des vaccins du COVAX de l’OMS fait planer l’illusion que tous les mauritaniens seront vaccinés. Et quand le gouvernement annonce qu’il va réduire de 50 pour cent les accidents de la route tout en révélant l’hécatombe des statistiques plus d’un million de décès chaque année alors que la population de la Mauritanie ne dépasse pas 5 millions et que la capitale compte 800 000 habitants que des mesures pour assainir les transports la sécurité routière tardent à venir et que dans le même temps Nouakchott va se doter de 3 ponts et d’une autoroute d’ici 2024 fin du premier mandat de Ould Ghazouani.

Et sur ce chapitre de partie visible de l’iceberg c’est le ministre de l’hydraulique dont le département est devenu la vitrine de gros projets de l’eau avec des milliards nouvelle monnaie dans le circuit des appels d’offres qui clame tout haut qu’il ne va jamais signer un marché de gré à gré selon ses propres termes.

Une volonté de bonne gouvernance qui cache l’annulation du marché qu’il a initié et approuvé récemment à propos du financement du FADES du projet d’adduction en eau potable d’Aftout Echargui de 7 millions de dinars koweitien. Une remise en cause de la crédibilité de l’Etat dont il doit assumer entièrement la responsabilité et la mauvaise gestion pointée par les observateurs sur place. Les sorties médiatiques compensent ainsi les faiblesses du régime de Ould Ghazouani qui sont avant tout d’ordre structurel et de priorisation des secteurs.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste