Pandémie covid-19 Mauritanie : la sortie médiatique du ministre de la santé controversée

Le ministre mauritanien de la santé est monté au créneau cette fin de semaine pour saluer les mesures prises par le gouvernement pour endiguer la deuxième vague du coronavirus. Il n’en demeure pas moins que le maquillage de la réalité des chiffres et de la fragilité du système de santé saute aux yeux des observateurs qui pointent un bilan calibré pour l’OMS.

Cette communication du ministre de la santé n’est pas le fruit du hasard au moment où la deuxième vague du coronavirus plus meurtrière que la première est en légère baisse d’un côté et de l’autre la perspective d’une campagne de vaccination qui s’annonce difficile compte tenu du nombre de vaccins mis à la disposition à la Mauritanie par le programme du COVAX de l’OMS qui n’offre pour l’instant que 360 000 doses de vaccins d’Aztrazeneca alors qu’au départ Nouakchott avait annoncé plus de 800000 .

Sur ce dernier point le ministre de la santé utilise une pirouette pour mettre en avant l’importance de la logistique et met en sourdine toutes les difficultés du pays à obtenir le nombre de vaccins nécessaires pour immuniser les populations.

Par ailleurs si les stratégies habituelles utilisées par le gouvernement pour endiguer une seconde vague plus forte qui sont les mêmes que la première à savoir interdiction de rassemblement couvre-feu et respect des gestes barrière il n’en demeure pas moins que le nombre de victimes a plus que doublé de 222 décès le bilan partiel de la deuxième passe à plus de 420 mettant en danger ainsi les hôpitaux et centre de santé. Ce que le ministre de la santé semble contourner en vantant le système de santé, le dépistage et les campagnes de sensibilisation. Ces dernières ont été plus portées par les jeunes mouvements citoyens mauritaniens en particulier dans la capitale épicentre de l’épidémie que les élus et l’administration locale. Ce maquillage communicationnel vise à redorer le blason d’un gouvernement d’action et s’inscrit dans une démarche pour mettre sous le tapis le manque criant de médecins et de matériel médical.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste