G5 Sahel : le sommet de Ndjamena très attendu par Paris

Les 5 chefs d’état africain et le président français vont faire le bilan des résultats du sommet de Pau à N’Djaména les 15 et 16 février prochain. Le président Tchadien Idriss Déby qui va prendre la présidence du G5 Sahel a la lourde mission d’assurer le relais politique de ses homologues sur le terrain des combats.

Le président mauritanien peut être fier de sa présidence qui aura permis de lancer une feuille de route pas facile à mettre en œuvre dans un contexte de crise sanitaire provoquée par la pandémie de la covid-19 qui aura impacté lourdement les économies des 5 états déjà fragilisés par une dette extérieure excessive. Et de la première école de guerre transnationale au monde le collège de défense crée à Nouakchott en 2016 et inauguré le 2 février dernier.

Un outil important de simulation opérationnelle pour le G5 Sahel confronté aux nouvelles stratégies des Jihadistes regroupés sous la houlette de plusieurs groupes islamistes. Ould Ghazouani devra passer le témoin à son homologue tchadien qui aura beaucoup à faire notamment pour convaincre ses homologues africains à assurer le relais politique sur le terrain des combats au moment où des experts français annoncent que les chefs d’Al Qaïda et l’Etat islamique veulent se replier vers le Golfe de Guinée en particulier la Côte d’Ivoire et le Bénin.

L’intensité des combats et le renforcement de Barkhane par la force européenne ou Takuba et africaine ont amené les Jihadistes à se tourner vers d’autres espaces pour embarrasser la France considérée ennemi numéro un. Une nouvelle donne militaire qui s’ajoute au bilan du sommet de Pau pour les 5 chefs d’état du G5 Sahel et le président français qui se retrouveront les 15 et 16 février dans la capitale tchadienne avec la participation de l’Allemagne qui dispose de 1500 militaires au Mali.

Un rendez-vous de clarification pour Paris qui laisse entendre déjà un réajustement de Barkhane avec l’européanisation de la guerre. Le soutien de l’UE est une bouffée d’oxygène pour la France qui commence à payer un lourd tribut avec plus de 54 soldats tombés au champ de bataille.

Le président français souhaiterait que les dirigeants africains prennent le relais politique sur le terrain des combats. Le changement de régime au Mali après le sommet de Pau est une première réponse de l’armée au désamour persistant entre la France et le peuple malien mais cette perception est vite dissipée par le président de la transition malienne reçu à l’Elysée pour accorder les violons avant le sommet de N’Djaména très attendu par tous les participants. A 4 jours jour du sommet, Paris annonce la couleur. Après Pau il s’agira d’un sursaut diplomatique et politique. Ce qui laisse entendre une diminution des forces de Barkhane et un passage de relais à Takuba.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste