La Mauritanie doit faire face aux défis et aux enjeux produits par les effets de la dégradation de l’environnement et son impact sur l’exercice des droits inhérents à l’Homme. Dans cet ordre de propos, les liens entre la dégradation de l’environnement et la capacité de jouir de certains droits constituent, aujourd’hui, une problématique dont la maitrise est utile pour la compréhension de l’impact intégré de ces facteurs sur les populations vulnérables et leurs espaces.
Ce constat est plus évident dans les zones le plus touchées par le phénomène des changements climatiques. Il est évident, que l’effet négatif produit par les fléaux issus des mutations environnementales, influent fortement sur la valeur réelle des indicateurs d’appréciation en termes d’exercice et d’accès aux droits fondamentaux de la personne.
Le droit international général et les droits spécifiques qui ont pour sujet l’hommes et/ou l’environnement posent des normes universelles qui fixent de manière explicite les responsabilités des débiteurs d’obligations envers les titulaires de droits concernant toutes atteintes aux droits de l’homme, y compris celles engendrées par la dégradation de l’environnement.
Conformément à cet esprit normatif universel, la violation des droits de l’Homme est considérée, aujourd’hui, suivant une option dynamique qui intègre les actions de dégradation de l’environnement dans le registre des infractions commises à l’égard des droits substantiels de l’Homme.
D’ailleurs, cette obligation interpelle l’Etat sur la nécessité de chercher à consolider positivement le statut des populations des zones dégradées et d’œuvrer à les placer dans un statut humain à mesure de leur garantir un espace approprié et favorable à leur épanouissement dans le cadre d’une approche climatique axée sur les droits de l’homme.
Autrement dit, la Stratégie de croissance Accélérée et Prospérité Partagée- SCAPP 2016-2030 et la Stratégie Nationale de l’Environnement et du Développement Durable de la Mauritanie 2017-2021, doivent s’inscrire dans une dimension effective de promotion et de protection des droits des populations contre les aléas de la dégradation de leur environnement. Pour ce faire, il y a lieu d’aligner ces politiques transversales et sectorielles sur une plateforme de mise en œuvre des mesures ambitieuses de protection capables d’atténuer les négligences qui seraient constatées en matière des droits humains particulièrement au niveau des communautés vulnérables touchées par les changements climatiques.
Professeur El Arby Mohamedou
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