Alors que des experts de l’Organisation mondiale de la santé terminent leur quarantaine à Wuhan et démarrent, ce vendredi 29 janvier, leur enquête sur les origines de l’épidémie du Covid-19, des familles dénoncent des pressions du gouvernement chinois, appels téléphoniques et suppressions de conversations en ligne à la clé.
“Des centaines de personnes se sont regroupées en ligne dans une quête commune pour mettre les autorités de Wuhan face à leurs responsabilités”, écrit The Guardian. Ce sont des familles de victimes “qui ne reconnaissent pas les chiffres de mortalité officiels” à Wuhan (officiellement 4 000 décès) et qui “accusent les autorités wuhanaises d’avoir mal géré l’épidémie”.
Mais cette quête, poursuit le quotidien britannique, “a jusqu’ici été contrariée par des entraves de la part des autorités”. Avec différentes mesures d’intimidation : des groupes de discussions entre familles de victimes sur les réseaux sociaux ont été fermés juste après qu’ils ont proposé aux experts de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de les rencontrer. De plus, certains parents de victimes disent avoir reçu des coups de téléphone de la part des autorités, leur imposant le silence. Des méthodes relevées également par The Times, le 31 décembre 2020.
Zhang Hai, dont le père est décédé du Covid-19 le 1er février 2020 après un voyage à Wuhan, témoigne ainsi dans les colonnes du Guardian.
Il y a 10 jours environ, un groupe de discussion sur WeChat utilisé par 80 à 100 familles depuis l’année dernière a soudainement été supprimé.”
De son côté, Zhai Mian, 67 ans, parle au Times des appels qu’elle a reçus, la pressant de ne pas “donner d’interviews”. Elle précise également que “des officiers de police en civil ont commencé à patrouiller autour de chez elle”.
“Que l’OMS ne devienne pas un instrument du mensonge”
Des pressions qui visent à dissuader les familles de victimes de poursuivre leur action en justice contre les autorités chinoises. Des autorités qu’elles tiennent pour responsables des nombreux morts, non comptabilisés, de l’épidémie, selon The Telegraph.
Toutes ces actions sont rejetées par les cours de justice chinoises, précise le journal britannique, car elles “mettent en péril le discours officiel de la Chine, qui met en avant la réponse rapide et transparente donnée par les autorités pour contenir le Covid-19”.
Les familles de victimes placent donc leurs espoirs dans l’enquête menée par les experts de l’OMS, entamée officiellement, après quatorze jours de quarantaine, ce vendredi 29 janvier. “J’espère que les experts de l’OMS ne deviendront pas des instruments de propagation de mensonges”, s’inquiète Zhang Hai auprès du Guardian. “On parle d’un acte criminel, et je ne veux pas que l’OMS arrive en Chine pour étouffer ces crimes.”
Source : Courrier international
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