L’examen des candidatures à la présidence et au comité exécutif de la CAF est loin de connaître son épilogue. Dessaisie par le Comité d’urgence de la CAF, court-circuitée par la Commission de contrôle de la Fifa, la Commission de gouvernance de la CAF ne s’avoue pour autant pas vaincue. Telle une tête de turc, Maitre Brizoua-bi Michel Kizito maintient son agenda. Avec ses camarades, ils comptent entendre Patrice Motsepe et Ahmed Yahya ce jeudi 28 janvier.
The Game is not over ! Le Match n’est pas fini. Il est même très loin d’être terminé. Ceux qui croyaient que la Commission de gouvernance de la Confédération africaine de football (CAF) allait s’aplanir devant la surprenante décision de la FIFA de valider l’ensemble des candidats à la présidence de l’instance suprême du football africain, sans les «vérifications supplémentaires» prévues lors de l’audition de ce jeudi 28 janvier, vont devoir déchanter.
Et pour cause, le président de ladite Commission, Maître Brizoua-bi Michel Kizito entend bien poursuivre son travail. «Nous allons nous réunir en visioconférence demain (aujourd’hui, Ndlr)», a confié l’avocat que Sud Quotidien a joint au téléphone hier, mercredi 27 janvier. A la question de savoir ce qu’il adviendrait si Ahmed Yahya et Patrice Motsepe refuseraient de déférer à leur convocation puisqu’ils ont déjà été déclarés éligibles par la Commission de Contrôle de la Fifa, l’avocat répond : «Nous allons continuer de travailler sur la base des textes que nous avons reçus en restant sur les principes. Le reste, c’est de la politique !».
Et d’ajouter, «nous ne pouvons pas forcer quelqu’un à répondre à une convocation». Selon l’article 44 des statuts de la CAF, «la Commission de gouvernance traite toutes les questions de gouvernance de la CAF, elle conseille également le Comité Exécutif et lui apporte son assistance sur ces questions. Elle institue une sous-commission de contrôle qui procède au contrôle d’éligibilité de tout candidat à un siège au comité exécutif de la CAF et recommande les résultats au comité exécutif ainsi que ceux des contrôles d’indépendance. Elle constitue également une sous-commission d’éthique conformément au code d’éthique de la CAF».
CONSTANT OMARI PRIS AU PIEGE
Pour rappel, la commission de contrôle de la Fifa a publié mardi dernier, la liste des candidats éligibles au Conseil de l’instance faîtière du football mondial. Sur les 20, 17 ont été déclarés éligibles et trois recalés. Parmi les non éligibles, on retrouve naturellement le président sortant Ahmad déjà sanctionné par la commission d’éthique de la Fifa et la président de la Fédération algérienne de football (FAF), Khireddine Zetchi. Mais la plus grosse surprise a été l’invalidation de la candidature de Constant Omari. Président par intérim de la CAF et de facto président du Comité d’urgence, il avait administré un coup Jarnac à la Commission de gouvernance de la CAF en l’enjoignant de «soumettre, à la Commission de Contrôle de la Fifa, les candidatures reçues pour le Poste de Président de la CAF, étant entendu que le Président de la CAF a vocation à devenir le Vice-Président de la Fifa». Mieux, il avait surtout demandé à Maître Brizoua-bi Michel Kizito et à ses camarades de «déterminer, avec la Commission de Contrôle de la Fifa, une date d’officialisation dans les plus brefs délais, de la liste définitive de tous les candidats à toutes les élections aussi bien pour le Conseil de la Fifa -(ce qui peut se comprendre au vu de l’article 27 des statuts de la Fifa)-, mais aussi, des membres du Comité Exécutif».
Visiblement, la commission de contrôle de la Fifa n’a pas attendu d’être saisie par la commission de gouvernance de la CAF. Mais cette dernière ne semble avoir dit son dernier mot.
VERS LA SAISINE DU TAS
La Commission de Contrôle de la Fifa a-t-elle voulu court-circuiter voire saborder le travail de la Commission de gouvernance de la CAF en tentant de rendre caduque les auditions de Patrice Motsepe et de Ahmed Yahya programmées ce jeudi 28 janvier ? Un professeur spécialisé en droit du sport qui a requis l’anonymat répond par l’affirmatif. Toutefois, il soutient que l’affaire est loin d’être finie. «Au contraire, ça peut aller jusqu’au tribunal arbitral du sport parce que l’ingérence de la Fifa est plus que flagrante dans cette élection du président de la CAF», indique-t-il. Même s’il déplore par la même occasion l’attitude des présidents des Fédérations africaines qui n’hésitent plus de courber l’échine devant la Fifa.
Abdoulaye THIAM
Source : Sud Quodidien (Sénégal)
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