L’administration Biden suspend des ventes d’armes à Ryad et de chasseurs F-35 aux Emirats

Cette suspension, «une mesure de routine administrative typique de la plupart des transitions» selon un responsable du département d'Etat américain, a pour objectif de «réexaminer» la décision prise sous la présidence de Donald Trump

L’administration Biden va remettre à plat la politique américaine au Moyen-Orient. Washington «suspend temporairement la mise en oeuvre de certains transferts et ventes en cours de matériel de défense américain», dont les ventes d’armes à l’Arabie saoudite et de chasseurs F-35 aux Emirats arabes, rapporte mercredi le département d’Etat américain.

Cette décision vise à «permettre aux nouveaux dirigeants de réexaminer» la décision prise sous la présidence de Donald Trump, a assuré un responsable interrogé par l’Agence France-Presse (AFP). Il s’agit de «faire en sorte que les ventes d’armes par les Etats-Unis répondent à nos objectifs stratégiques», a-t-il ajouté, évoquant «une mesure de routine administrative typique de la plupart des transitions».

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La mesure est toutefois spectaculaire car elle concerne notamment des munitions de précision promises à l’Arabie saoudite, et des F-35 vendus aux Emirats arabes unis en échange de la reconnaissance par ce pays du Golfe de l’Etat d’Israël, sous l’égide de Donald Trump.

 

Un coup envers «la campagne militaire menée par l’Arabie saoudite au Yémen»

 

Ryad, très proche allié des Etats-Unis notamment sous l’administration Trump, dirige une coalition militaire en soutien du gouvernement du Yémen dans le conflit qui l’oppose aux rebelles Houtis, appuyés par l’Iran. Les Emirats en font aussi partie. Or les démocrates et certains républicains dénoncent depuis longtemps le soutien américain à cette coalition, accusée de nombreuses bavures contre les civils.

Les démocrates avaient échoué de peu à bloquer la vente de chasseurs furtifs F-35 à Abou Dhabi en décembre.

Le nouveau secrétaire d’Etat américain Antony Blinken s’est lui engagé la semaine dernière à «mettre fin» au soutien américain «à la campagne militaire menée par l’Arabie saoudite au Yémen».

 

Blinken demande à Téhéran de respecter ses engagements

 

Les Etats-Unis de Joe Biden ont aussi annoncé une remise à plat de la politique américaine au Moyen-Orient, avec un «réexamen» du soutien militaire aux monarchies du Golfe et une reprise envisagée du dialogue avec l’Iran qui «prendra un certain temps ».

L’avenir de l’accord sur le nucléaire iranien, dont Donald Trump avait retiré Washington, s’annonce comme une des priorités les plus pressantes sur la scène internationale. Or, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, au lendemain de sa prise de fonctions, a immédiatement temporisé. «Le président Biden a dit très clairement que si l’Iran respecte à nouveau pleinement ses engagements» de l’accord de 2015, «les Etats-Unis en feront autant», a-t-il déclaré lors de sa première conférence de presse.

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«L’Iran a cessé de respecter ses engagements sur plusieurs fronts. Cela prendra un certain temps, s’il prend cette décision, de revenir dans les clous, et il faudra aussi du temps pour que nous puissions évaluer s’il respecte ses obligations. Nous en sommes loin, c’est le moins que l’on puisse dire», a-t-il prévenu.

Surtout, les tractations s’annoncent ardues, puisque Téhéran exige au contraire que ce soit Washington qui fasse le premier pas en levant les sanctions américaines avant toute chose. Antony Blinken est resté vague sur la manière dont il envisage de résoudre ce casse-tête. Il s’est entretenu mercredi avec ses homologues français, britannique et allemand, très attachés à l’accord iranien.

AFP

Source : Le Temps (Suisse)

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