Les médicaments contrefaits et le danger de l’automédication

La problématique des médicaments contrefaits :

 

La problématique des faux médicaments est un fléau qui touche beaucoup de pays à travers le monde à des degrés divers. Selon l’organisation mondiale de la santé (OMS) un médicament sur dix (1/10) vient de la contrefaçon. Ces produits sont souvent mal dosés ou peuvent contenir une autre substance que celle indiquée dans la formule. La contrefaçon provient le plus souvent de l’Asie: Chine, Inde, Pakistan etc… Le continent de loin le plus touché est  l’Afrique avec 42% des médicaments contrefaits. Beaucoup de facteurs peuvent expliquer pourquoi l’Afrique subsaharienne est touchée de plein fouet par ce commerce illicite:

  • Faiblesse des systèmes de santé,
  • Pauvreté,
  • Absence de Lois fortes punissant les contrevenants,
  • Manque d’informations sur le danger.

La porosité des frontières fait que les trafiquants arrivent toujours à déjouer la vigilance des autorités des pays concernés, ce qui constitue un problème majeur de santé publique. La rigueur qui devrait accompagner la commercialisation des médicaments fait souvent défaut (règlementations, contrôles, manutentions,  stockages, distributions etc…).

Dans les pays développés, il existe toute une panoplie de lois qui permettent de dissuader les trafiquants  et le contrôle à la frontière est strictement sévère, ce qui annihile l’introduction des médicaments contrefaits dans ces pays. L’agence de contrôle et de distribution des médicaments veille au strict respect des lois qui régissent la profession, par exemple aux États Unis “The Food And Drug Administration (FDA)” est une entité fédérale qui autorise la fabrication, la distribution et la vente des médicaments. Donc aucun médicament ne peut être vendu sur le territoire américain s’il ne répond pas aux normes de santé prescrites par la loi fédérale. Les contrevenants sont punis sévèrement par la loi ; En plus, si un médicament autorisé s’avère être toxique pour la population, il est directement retiré du marché.

Ce qui nous amène d’abord à définir ce que c’est un médicament: selon l’organisation mondiale de la santé (OMS) le médicament est défini comme étant: “Toute substance ou composition présentée comme possédant des propriétés curatives ou préventives à l’égard des maladies humaines ou animales, ainsi que toute substance ou composition pouvant être utilisée chez l’Homme ou chez l’animal ou pouvant leur être administrée en vue d’établir un diagnostic médical ou de restaurer, corriger ou modifier leurs fonctions physiologiques en exerçant une action pharmacologique, immunologique ou métabolique”.

Compte tenu de cette définition, nous pouvons dire que le médicament n’est pas un produit anodin comme les autres, il peut être toxique voire même mortel si les conditions de fabrication et  de distribution ne sont pas respectées. L’organisation mondiale de la santé a tiré la sonnette d’alarme  sur le danger que représentent les médicaments contrefaits. Elle estime aussi que les ventes directes de ces faux médicaments génèrent un chiffre annuel  avoisinant les deux cents milliards de dollars américain ($200.000.000.000) et que près de 120.000 enfants meurent chaque année du fait de l’utilisation de ces produits vendus sur les marchés locaux souvent dans des conditions extrêmes, sous le soleil et à une température avoisinant 40 degré Celsius.

Donc il est impératif que nos dirigeants prennent le danger très  au sérieux et implémentent des mesures coercitives pour dissuader les trafiquants.

  • En édictant des lois contraignantes quant à la distribution et à la vente des médicaments,
  • La surveillance des frontières pour éviter toute introduction illégale de ces produits dans nos pays,
  • Punir sévèrement les contrevenants,
  • Renforcer les structures sanitaires en leur dotant de moyens humains et matériels leur permettant de contrôler en amont et en aval la chaîne de distribution.
  • Instaurer une tolérance zéro de vente de médicaments contrefaits.
  • Informer la population du danger que représentent ces faux médicaments pour leur propre santé.

 

Le danger de l’automédication :

 

Nous nous souvenons tous des sorties malencontreuses et hasardeuses du président américain Donald J. Trump concernant le Coronavirus. Dans l’une de ces conférences de presse, il avait “ exhorté les américains à prendre de l’hydroxy-chloroquine comme moyen de prévention du virus en disant que lui-même il en prenait”. En écoutant cette boutade, un couple américain qui avait de la chloroquine phosphate (produit généralement utilisé pour les animaux et qui a une composition chimique légèrement différente de celle de  l’hydroxy-chloroquine), avait décidé de l’utiliser comme mesure de prévention, ce fût fatal pour le mari et la femme était admise directement aux urgences. Cet exemple illustre parfaitement le danger de l’automédication et la confusion qu’elle peut créer. Le personnel de santé est là pour nous indiquer la conduite à tenir, n’hésitons pas à le consulter afin d’éviter les risques inutiles liés à l’automédication. Car beaucoup de facteurs peuvent entrer en jeu dont notamment l’âge (Enfant, adolescent, adulte ),le sexe ( masculin ou féminin), chez la femme enceinte ou allaitante certains  médicaments peuvent causer des dégâts irréversible sur le développement de l’enfant, l’état physiologique du patient (au repos ou en activité),  les conditions liées à certaines maladies chroniques ou aiguës ( insuffisance rénale, Insuffisance cardiaque, hépatite, etc…), les interactions médicamenteuses,  les contre-indications et  les effets indésirables etc…

Là aussi les pouvoirs publics peuvent jouer un grand rôle en distillant l’information et en utilisant des spots publicitaires pour  sensibiliser la population dans toutes les langues nationales et à travers les médias du danger que représente l’automédication.

Enfin une campagne nationale de sensibilisation sur le danger de l’automédication peut être diligentée par les autorités sanitaires à travers tout le pays.

 

 

 

Dr. Aboubacry H. Sy, Pharmacien

94 Rosegate Ct Reynoldsburg OH 43068

Tel: 6149280313

P: 6148439971

Reference:

 https://www.who.int/bulletin/volumes/88/fr/

 

 

 

 

(Reçu à Kassataya le 17 janvier 2021)

 

 

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