Vu de Suisse – L’affaire Kouchner/Duhamel, une “grenade dégoupillée lancée sur Sciences Po”

La fabrique de l’élite française est dans la tourmente depuis que les accusations d’inceste contre le constitutionnaliste Olivier Duhamel ont été rendues publiques. Que penser du fonctionnement d’une école qui a couvert les agissements du patron de la Fondation nationale des sciences politiques ?

C’est l’antichambre de l’École nationale d’administration ; l’endroit où sont formés “une bonne partie des futurs hauts fonctionnaires, diplomates et… journalistes de l’Hexagone” ; et aussi le moule régulièrement dénoncé “pour son mélange d’uniformité de pensée, d’aisance intellectuelle et d’arrogance parisienne” : Sciences Po tremble sous le séisme de l’affaire Kouchner/Duhamel et les accusations d’inceste contre Olivier Duhamel, rapporte en Suisse Le Temps.

Avec son livre La Familia grande, raconte le quotidien de Lausanne, Camille Kouchner a “lancé une grenade dégoupillée sur la ‘péniche’, le banc de bois qui trône au milieu du hall d’entrée de Sciences Po. Motif : la ‘loi du silence’ dont a bénéficié ce constitutionnaliste réputé, professeur de droit très apprécié par ses élèves, ancien député européen, président du club Le Siècle (dont les dîners réunissent le Tout-Paris) et… président de la FNSP depuis 2016.”

C’est de l’hyperpuissante Fondation nationale des sciences politiques dont dépend l’école aujourd’hui au cœur du séisme pour avoir couvert son patron malgré les graves accusations qui planaient sur lui. Parmi les personnages remis en question : Frédéric Mion, l’actuel directeur de Sciences Po, qui aurait été averti du comportement passé d’Olivier Duhamel, et dont certains demandent la démission ; puis un groupe d’enseignants, “au courant […] depuis parfois 2008 […] qui ont, eux aussi, préféré se taire, justifiant leur silence par la possible prescription ou le contexte de la saga familiale sur fond d’hédonisme des années 1970 et de relations complexes parents-enfants”.

 

L’école dont la responsabilité publique est le creuset

 

Une série de questions se pose aussi sur un cercle élargi, continue le quotidien : que savait-on dans les différents instituts de recherche qui dépendent de la fondation ? Qu’en est-il de Bernard Kouchner, “familier de Sciences Po”, et d’autres personnalités politiques ?

L’école n’est pas à sa première polémique, précise le correspondant Richard Werly en rappelant les “frasques de l’ancien directeur mort en 2012, Richard Descoings”. Mais aujourd’hui, elle est plus que jamais appelée à s’interroger sur son fonctionnement. “À Sciences Po, cette école française dont la responsabilité publique est le creuset, la quête de la vérité sera difficile à arrêter.”

Le Temps – Lausanne

Source : Courrier international

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