Mauritanie : Ould Ghazouani sur les traces de la diplomatie africaine des investitures

Après la Côte d’Ivoire le président mauritanien s’est rendu ce début de semaine en Guinée pour l’investiture du président Alpha Condé. Deux déplacements en Afrique de Ould Ghazouani qui s’inscrivent dans la continuité de la diplomatie africaine des investitures depuis 60 ans.

Incontestablement cette diplomatie africaine obéit à des relations bilatérales et multilatérales qui datent depuis les indépendances pour la plupart des états subsahariens anciennement colonisés par la France symbolisé 60 ans après par la Françafrique comme en témoignent les deux déplacements du président ivoirien et guinéen à l’occasion de la fête du 14 juillet à Paris. Leur présence à l’Elysée  est considérée par les observateurs comme un passage obligé pour cautionner leur candidature pour un troisième mandat.

Le bon élève Alassane Ouattara reviendra quelques mois plus tard avant que son parti ne lui donne le feu vert pour la présidentielle. La suite tous les deux seront réélus au premier tour malgré des situations chaotiques post-présidentielles qui ont fait plusieurs morts et des arrestations arbitraires surtout en Guinée.

Ce rappel du contexte politique est loin d’être un blanc-seing aux auteurs d’un coup d’Etat constitutionnel qui viennent d’être investis leur conseil constitutionnel. Le président mauritanien a ainsi rendu la monnaie à ses homologues ivoiriens et guinéens pour respecter la tradition des investitures.

Au-delà de ce symbole c’est le cautionnement des élections truquées des coups d’Etat militaire et des coups d’Etat constitutionnel qui se cache derrière cette diplomatie africaine qui est pointé du doigt. Une diplomatie à l’image de l’organisation panafricaine l’UA, de la CEDEAO de l’UMA qui gardent toujours le silence avant finalement de reconnaître les putschistes.