Mauritanie : pluies de critiques sur la haute cour de justice

La réhabilitation d’anciens ministres sous le régime de Ould Aziz soupçonnés de gabegie et de corruption et tapis rouge aux hommes d’affaires en particulier la famille Ould Ghadde mise en cause par l’enquête parlementaire agacent l’opinion publique mauritanienne et les parlementaires de l’opposition qui commencent à s’interroger sur l’utilité d’une haute cour de justice qualifiée de luxe par les observateurs.

Les critiques portent sur la crédibilité du rapport de la commission d’enquête parlementaire écornée par le chef de l’exécutif qui avait promis un respect strict de la séparation des pouvoirs. Après plus de trois mois d’enquêtes de la police des crimes économiques et financiers le dossier de Ould Aziz s’enlise et laisse penser à des pressions de Ould Ghazouani sur la justice et une reprise en main personnelle de certaines affaires qui touchent des anciens ministres comme Dia Malal secrétaire général à la présidence pourtant mis en cause dans le dossier de la concession du port autonome de Nouakchott à la société Arise aujourd’hui en renégociation par le gouvernement de Ould Bilal.

Le Vent debout des députés de l’opposition contre sa présence à la session extraordinaire de cette semaine à l’assemblée nationale est révélatrice d’un malaise entre la majorité et l’opposition qui risque de créer des tensions politiques dans les prochains mois. Le président s’est tourné également vers une réhabilitation d’hommes d’affaires qui ont fait la pluie et le beau temps dans l’accaparement des infrastructures routières. Avec la nouvelle politique qui donne la priorité à ce secteur le consortium ATTM filiale de la SNIM et la société MCT de la famille Ould Ghadde a décroché le Jackpot de 7 millions de dollars pour la construction des routes reliant les régions du Sud-Est et de l’Est dans un délai de 10 mois.

L’opinion publique s’interroge sur ce poids deux mesures du premier magistrat du pays et sur une haute cour de justice qui devient une haute instance juridique de luxe pour des anciens chefs d’Etat qui n’ont plus rien à craindre de leur mal gouvernance. C’est le peuple mauritanien qui commence à perdre espoir et ne peut plus croire à un gouvernement qui se veut propre et lutter contre la corruption au moment où la société civile mauritanienne célèbre la journée internationale contre ce fléau obstacle au développement de l’économie.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 10 décembre 2020)

 

 

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