L’Éthiopie annonce la prise de la capitale du Tigré

Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a déclaré samedi soir que l’armée avait pris le “contrôle” de Mekele. Si cette information est confirmée, elle pourrait représenter un développement majeur dans cette guerre de trois semaines qui a bouleversé la Corne de l’Afrique.

 

C’est une étape décisive de l’opération militaire entamée le 4 novembre par Addis Abeba dans la zone dissidente du Tigré. Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a annoncé samedi soir que l’armée avait pris le “contrôle” de Mekele, la capitale de cette région du nord de l’Éthiopie, rapporte le journal kényan The Nation.

Les autorités tigréennes issues du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), que combat le gouvernement, seraient quant à elles retranchées dans cette ville qui comptait 500 000 habitants avant le début du conflit.

 

Il n’était toutefois pas possible d’obtenir samedi la confirmation de la prise de Mekele par une source indépendante, note Simon Mark, le correspondant du New York Times en Afrique de l’Est. La vérification sur le terrain des affirmations de l’un et l’autre camp demeure très difficile, la région étant quasiment coupée du monde depuis le début du conflit.

 

La menace d’une “guerre prolongée”

 

Selon le correspondant d’Al Jazeera Malcolm Webb, un grand nombre de combattants du TPLF se serait toutefois bien replié stratégiquement avec une importante quantité d’armes dans les montagnes voisines. “Il semblerait qu’ils aient choisi de ne pas utiliser les ressources dont ils disposent pour se battre le contrôle de la ville”, précise le journaliste. Cela représente certainement un soulagement pour de nombreuses personnes, des groupes de défense des droits de l’homme et d’autres ayant notamment mis en garde contre une catastrophe potentielle s’il y avait eu de violents combats au sein de la ville.”

Le TPLF a “une longue expérience des combats sur le terrain accidenté de la région et certains experts mettent en garde contre un conflit prolongé”, note toutefois Al Jazeera. Fesseha Tessema, un responsable de l’organisation dissidente a déclaré plus tôt cette semaine à la chaîne qatarie que la chute de Mekele ne marquerait pas la fin du combat du Front de libération du peuple du Tigré. “Nos forces contrôlent encore une grande partie du Tigré rural et la structure de notre gouvernement reste intacte dans ces régions”, a-t-il insisté. Il n’y a pas de solution militaire, seulement une solution politique négociée.”

 

 

Des travailleurs humanitaires et des responsables régionaux ont de leur côté rapporté samedi que la capitale du Tigré avait subi de lourds bombardements de la part des forces gouvernementales, souligne BBC Afrique. “Les combats entre le gouvernement central éthiopien et sa région du nord du Tigré menacent la stabilité au-delà de ses frontières. Si le conflit se transforme en une guerre prolongée, il risque de déstabiliser toute la région de la Corne de l’Afrique, avec des conséquences désastreuses pour des millions de personnes”, note le site britannique.

Noémie Taylor-Rosner
Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source www.kassataya.com

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page