Mauritanie : le projet politique de l’opposition dans le collimateur des observateurs

Après une année de gouvernance de Ould Ghazouani plus ou moins ouverte à l’opposition et la fin de l’union sacrée contre la covid-19, les observateurs s’interrogent sur le projet politique de l’opposition qui pourrait ouvrir des perspectives d’alternance démocratique en 2024.

Les mauritaniens nourrissaient l’espoir que l’élection de Ould Ghazouani apporterait un changement dans leur vie quotidienne. Mais après une année c’est la continuité du régime précédent sous une forme plus soft et technocratique. Le président mauritanien incarnant un pouvoir fort et une gouvernance confuse et autoritaire. 16 mois difficiles au révélateur de la covid-19. Contre le virus, l’arme de l’union sacrée autour de Ould Ghazouani a fonctionné jusqu’au moment où le gouvernement a commis des erreurs dans la gestion de la crise sanitaire notamment au niveau du fonds spécial de solidarité sociale.

Après une année de gouvernance du locataire du palais de Nouakchott les mauritaniens ont l’impression que les communautés nationales se regardent toujours en chien de faïence et que cette mal cohabitation intéresse plus les observateurs que le président de tous les mauritaniens. L

es dossiers les plus sensibles de l’éducation et des droits de l’homme et l’unité nationale sont relégués aux calendes grecques. Les nominations et concours aux grandes écoles monocolores et le recyclage des personnalités de l’ancien régime au sein du gouvernement et des établissements publics, la discrimination positive pour les élites négro-africaines et haratines constituent l’épine dorsale de la nouvelle gouvernance qui n’a pas fondamentalement rompu avec le régime de Ould Aziz.

Même la normalisation des relations avec l’opposition s’est révélée finalement un leurre dans la mesure où la porte demeure fermer au dialogue inclusif réclamé depuis des années.

Dans ces conditions les leaders de l’opposition mauritanienne n’ont plus d’autres choix que d’effectuer un autre virage politique, une refondation ou une recomposition politique. Une opposition forte derrière un projet politique qui rassemble toutes les forces démocratiques. L’alternance démocratique se prépare dès maintenant.

 

A commencer par des défiances au pouvoir. Le renoncement à un bras de fer serait interprété comme une faiblesse qui résiderait dans la dispersion actuelle de l’opposition. La réalité est édifiante. Le forum national pour la démocratie et l’unité (FNDU) qui regroupe plus de 10 partis de l’opposition est en hibernation bien avant les dernières présidentielles de 2019. Les deux principaux partis traditionnels l’UFP et le RFD maintiennent leur coalition.

Le premier parti de l’opposition navigue seul sur fond d’un rapprochement raté avec le pouvoir. L’IRA tente de se rapprocher avec les forces patriotiques FPC -AJD-MR et TPMN derrière la CVE-VR et la CVE lorgne vers un rapprochement avec l’opposition dialoguiste sous la houlette de l’APP. Il s’agira de lutter contre le système et non contre les gouvernants.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 20 novembre 2020)

 

 

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