Mauritanie : ce que les observateurs attendent de la visite de Ould Ghazouani à Kaédi

La visite du président mauritanien au Gorgol est considérée par les observateurs comme un premier test de Ould Ghazouani dans la vallée un an après son élection.

Le ton est donné par le chef de l’Etat mauritanien qui promet d’écouter les populations du Gorgol accompagné d’une forte et importante délégation de ministres du gouvernement dans les domaines clés de l’économie du pays. Les observateurs attendent qu’il entende les cris de détresse d’une population longtemps martyrisée et marginalisée par un racisme d’Etat qui date depuis les indépendances et aggravé par l’avènement des militaires au pouvoir en 78.

Au cœur de cette visite l’unité nationale et la cohésion sociale. L’histoire retient que c’est à Kaédi que l’ex-président avait versé ses larmes de crocodiles pour demander pardon à la communauté négro-africaine victime des exactions du régime de Ould Taya durant les années de braise de 86 à 91. C’est la cohabitation qui est pointée du doigt qui passe par le règlement du passif humanitaire et l’abrogation de la loi d’amnistie de 93.

La réforme foncière dans une région agro-pastorale considérée comme le grenier du pays ne peut plus attendre. Les populations attendent une nouvelle politique agricole inclusive pour une production locale autosuffisante en partie gérée par les femmes sous forme de coopératives agricoles.

Le blocage économique du Polisario au poste frontière d’El Guerguerat entre le Maroc et la Mauritanie entraînant une flambée des prix et une pénurie des fruits et légumes à Nouakchott depuis plus de trois semaines est édifiant à cet égard. Kaédi est un premier test dans la vallée pour rassembler tous les mauritaniens et enfin pour rompre avec la politique d’autruche qui tourne le dos à la réconciliation nationale. Pas de discours mais de fortes décisions.